Virginie Griess-Traut.
Photographie anonyme, fin du XIXe siècle
(collection International Institute of Social History, Amsterdam).
GRIESS-TRAUT, Virginie (Colmar, 1814 – Colombes, Hauts-Seine, 1898)
Fouriériste, féministe et pacifiste française.
Virginie Traut naît à Colmar dans une famille de la bourgeoisie protestante. Elle adhère au fouriérisme vers 1843. Le 7 avril 1849, jour anniversaire de la naissance de Charles Fourier, elle se marie avec Jean Griess, voyageur de commerce et représentant à Colmar de l'Union agricole d'Afrique, colonie agricole fouriériste fondée en Algérie dans la province d'Oran par Henri Gautier. Au printemps 1849, les Griess-Traut s'installent à Oran en Algérie, où ils tiennent une maison de commerce. Ils fréquentent l'Union agricole d'Afrique à Saint-Denis-du-Sig. Jean et Virginie Griess-Traut restent en contact avec les fouriéristes en France. Ils sont actionnaires de diverses entreprises fouriéristes : la Société de Beauregard fondée par Henri Couturier, le Ménage sociétaire de Condé-sur-Vesgre créé par Joseph Pouliquen ou la Librairie des sciences sociales de François Barrier et Jean-Baptiste Noirot. Le couple visite le Familistère de Guise en octobre 1868. Les Griess-Traut quittent l'Algérie pour la Suisse au milieu des années 1870, puis s'installent à Paris en 1876 ou 1877. Virginie Griess-Traut s'engage dans le militantisme pacifiste et féministe aux côtés de Maria Deraismes. En août 1878, elle rédige un « Manifeste des femmes contre la guerre » et elle prononce un discours lors du Congrès international du droit des femmes organisé à Paris à l'occasion de l'Exposition universelle. Elle prend la parole dans les congrès féministes. Elle est abonnée dès 1880 à la revue du Familistère, Le Devoir, qui publie ses prises de positions, et correspond avec Godin. En 1881, elle est vice-présidente de la Société pour l'amélioration du sort des femmes. À partir de 1890, cette militante active plaide pour le renouveau du mouvement fouriériste à travers un hommage public rendu à Charles Fourier. Elle joue un rôle déterminant dans le projet d'élever à Paris une statue à l'effigie du maître. Le monument est inauguré boulevard Clichy en 1899 quelques mois après la mort de Virginie Traut.
Visite en octobre 1868 :
Griess-Traut à Alger - Octobre 1868. Made Griess-Traut.
Sources :
Guise, Archives du Familistère : lettres de Virginie Griess-Traut à Godin, 30 mars 1880 et suivantes ; Registre des abonnés au Devoir, p. 38 et 110.
Paris, Bibliothèque centrale de prêt du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance (FG 15) : lettres de Godin à Virginie Griess-Traut, 20 avril 1880 et suivantes.
Desmars (Bernard), « Traut (dite Griess-Traut), Virginie (Marie). », Dictionnaire biographique du fouriérisme, [en ligne], notice mise en ligne en juin 2013 modifiée en janvier 2018, URL : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article1211 (consultée le 29 juin 2019).