Militaire et fouriériste français.

Issu d'une famille modeste, Henri Gautier fait toute sa carrière dans l’artillerie, de 1826 à 1863. Il devient capitaine en 1841 et rejoint l'armée d'Afrique en Algérie. Il est l’initiateur de l'Union agricole d'Afrique à Saint-Denis-du-Sig, colonie agricole conçue en 1845 avec des fouriéristes lyonnais, dont François Barrier pour mettre en pratique la doctrine de Charles Fourier. Bénéficiant du soutien du ministère de la Guerre et du lieutenant-général Lamoricière, saint-simonien et gouverneur par intérim de l'Algérie, Gautier installe l'Union du Sig en 1846 sur des terrains concédés par l'armée française et il est détaché de son service pour diriger la colonie. Des dissensions avec le conseil d'administration et la mauvaise situation de la colonie provoquent son départ de Saint-Denis-du-Sig en 1848. Gautier prend sa retraite en 1863 et s'installe à Paris. Il renoue avec les fouriéristes, qui tentent alors de se réorganiser autour de la Librairie des sciences sociales. Il continue de s'intéresser à l'Union agricole d'Afrique et fait partie avec François Barrier du conseil d'administration, dont le siège est transféré à Paris vers 1865. Les administrateurs veulent relancer la colonie par l'organisation d'une association du capital et du travail. Henri Gautier visite le Familistère de Guise en juin 1867. En 1872, envoyé en mission auprès de l'Union du Sig, il propose un plan de redressement renouant avec l'esprit de coopération et d'association des fondateurs. Dans les années qui suivent, l'Union du Sig ne parvient pas à améliorer la situation : ses administrateurs sont critiqués par certains actionnaires fouriéristes comme Jean Griess-Traut. L'ancien chef de l'École sociétaire, Victor Considerant, entré au conseil en 1873, démissionne en 1880. Henri Gautier fait de même en 1881.