GRIESS-TRAUT, Jean (Landau, Allemagne, 1814 – Paris, 1882)
Négociant et fouriériste français.
Dans les années 1840, Jean Griess est voyageur de commerce dans l'est de la France pour la maison de commerce familiale de cotons filés et de confiserie à Colmar. Il est aussi un propagandiste actif des idées fouriéristes et devient actionnaire l'Union agricole de Saint-Denis-du-Sig, colonie agricole créée en Algérie dans la province d'Oran par Henri Gautier et des fouriéristes lyonnais. Après la révolution de février 1848, qu'il accueille avec enthousiasme, il projette de rejoindre l'Union agricole et se rend une première fois en Algérie. Le 7 avril 1849, jour anniversaire de la naissance de Charles Fourier, il se marie à Colmar avec une fouriériste, Virginie Traut. Les époux décident d'associer leurs noms pour signifier leur engagement social commun. Jean et Virginie Griess-Traut s'installent en 1849 à Oran, où ils tiennent une maison de commerce. Jean entre au conseil d'administration de l'Union du Sig. Vers 1860, les Griess-Traut s'installent comme négociants à Alger, où ils animent un cercle fouriériste. Ils sont actionnaires de diverses entreprises fouriéristes : la Société de Beauregard fondée par Henri Couturier, le Ménage sociétaire de Condé-sur-Vesgre créé par Joseph Pouliquen ou la Librairie des sciences sociales de François Barrier et Jean-Baptiste Noirot. Jean s'intéresse à la modernisation agricole de l'Algérie. Il cherche à développer la culture du coton, dont il présente les produits à l'Exposition universelle de Londres en 1862. Il se prononce pour l'assimilation de l'Algérie à la France et propose la création d'asiles agricoles. Le couple visite le Familistère en octobre 1868. Il revient en France au milieu des années 1870 et s'installe à Paris. Jean Griess-Traut continue de suivre l'Union du Sig et débat de l'avenir de la colonie avec ses administrateurs. Avec Virginie, il est engagé dans le militantisme pacifiste et féministe. Les Griess-Traut sont abonnés à la revue du Familistère, Le Devoir. La nécrologie publiée par le journal en mars 1882 honore la mémoire d'un « des plus zélés amis de la paix que nous ayons connus » : « phalanstérien convaincu », « toute sa vie il a fait la propagande des doctrines de Fourier » (Le Devoir, n° 185, 26 mars 1882, t. VI, 1882, p. 191).
Visite en octobre 1868 :
Griess-Traut à Alger - Octobre 1868. Made Griess-Traut.
Sources :
Guise, Archives du Familistère : Registre des abonnés au Devoir, p. 38 et 110.
Courrier (Jacques), « Nécrologie [Jean Griess-Traut] », Le Devoir, t. VI, n° 185, 26 mars 1882, p. 191, [en ligne], le Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/gpage.cgi?p1=191&p3=P1132.6%2F100%2F836%2F0%2F0 (consulté le 30 juin 2019).
Desmars (Bernard), « Griess, dit Griess-Traut, Jean (-Tobie) », Dictionnaire biographique du fouriérisme, [en ligne], notice mise en ligne en juin 2013, URL : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article1210 (consultée le 30 juin 2019).