NOIROT, Jean-Baptiste (Ravières, Yonne, 1822 – Paris, 1904)

Percepteur des impôts et fouriériste français.

Jean-Baptiste Noirot est percepteur des impôts en Bourgogne avant de démissionner au milieu des années 1850. Après diverses activités, il exerce à nouveau cette fonction de 1873 à sa retraite en 1894. Noirot souscrit au capital de la Société de colonisation du Texas, fondée en 1854 par Victor Considerant pour réaliser en Amérique un essai phalanstérien, et dont Godin est un des gérants. De 1864 à 1868, il dirige la Librairie des sciences sociales, maison d'édition et centre du mouvement fouriériste à Paris. Il édite en 1865 la brochure d'Auguste Oyon sur le Familistère. Il fait également paraître l'Annuaire de l'Association pour 1867, dans lequel Godin publie son premier article sur le Palais social. Noirot accompagne à Guise François Cantagrel qui, le 27 juin 1865, annonce à Godin sa venue avec celui-ci « et probablement Sauvestre et Garrido, peut-être Delbruck ». Noirot ne croit pas aux chances de succès d'un essai pratique de phalanstère et il est partisan d'une évolution sociale coopérative et mutualiste. En 1866, au premier Congrès des sociétés coopératives françaises, il représente la société coopérative de Beauregard fondée par Henri Couturier et cite le Familistère en modèle. Il accomplit une seconde visite au Familistère en 1880, alors qu'il est percepteur des impôts à Saint-Quentin. Une fois à la retraite, il s'installe à Paris. Le 30 mai 1896, il est amené à écrire au romancier Émile Zola : « Le Roman de l’Avenir pourrait bien devenir votre plus beau titre de gloire. Cet « Avenir » n’est pas loin ; en quelques heures, vous pourriez l’aller étudier sur place autant et aussi longtemps que vous le voudrez. C’est là que vous verrez ce que peuvent les institutions qui garantissent à chacun la sécurité du lendemain, sur les mœurs d’une population de Travailleurs solidaires, qui ont passé de la misère à l’aisance, dans un milieu qui offre, à tous, les équivalent de la richesse ». Il rend visite à Zola, lui décrit la doctrine de Charles Fourier, l'encourage à voir le Familistère et lui communique les Solutions sociales de Godin (1871) que l'écrivain utilise pour préparer son roman Travail (1901).

Visites en juin 1865 et en 1880 :

Noirot, phalanstérien. | à Paris - Juin 1865 | Revenu en 1880. Est alors percepteur à St Quentin.

Sources :

Paris, Bibliothèque centrale de prêt du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance (FG 15) : lettre de Godin à François Cantagrel du 27 juin 1865 ; lettres de Godin à Jean-Baptiste Noirot, 1865-1867.

Oyon (Auguste), Une véritable cité ouvrière : le Familistère de Guise, Paris, Librairie des sciences sociales, 1865.
Annuaire de l'Association pour 1867, Paris, Librairie des sciences sociales Noirot et Cie, 1867. 

Desmars (Bernard), « Noirot, Jean-Baptiste », Dictionnaire biographique du fouriérisme, [en ligne], notice mise en ligne en mai 2013, URL : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article1190 (consultée le 6 juin 2019).