Pédagogue et fouriériste français.

Jules Delbruck est le fils du consul de Prusse à Bordeaux et de la fille d'un négociant et armateur. Il travaille très jeune pour la presse girondine. En 1840, il s'installe à Paris, où il collabore au journal fouriériste La Démocratie pacifique. Il souscrit une somme importante au capital de l'Union agricole du Sig, la colonie fouriériste fondée en 1845 en Algérie à Saint-Denis-du-Sig par François Barrier et Henri Gautier. Jules Delbruck s'intéresse à l'éducation et au soin de la petite enfance des classes populaires. Il soutient la création de crèches. Sa Visite à la crèche-modèle, brochure publiée en 1846, est d'inspiration fouriériste. En 1848, Jules Delbruck fonde L'Éducation Nouvelle, journal des mères et des enfants (1848-1854), dont les articles sont en partie repris dans les Récréations Instructives, utilisées au Familistère, qui proposent une vulgarisation attrayante des sciences, des techniques et des arts. Sous le Second Empire, Delbruck est un militant discret du mouvement fouriériste. Delbruck est sollicité par le ministère de l'Instruction publique pour un rapport sur l'éducation et il est membre du jury de l'Exposition universelle de 1867. Godin est en relation avec lui à propos des affaires de la Société de colonisation européo-américaine du Texas. Godin demande à Delbruck de le représenter aux assemblées d'actionnaires en 1862 et 1863. En 1864, Godin l'invite, sans succès, à venir le conseiller sur la construction prochaine de la « nourricerie-pouponnat » du Familistère, véritable crèche-modèle qui met en œuvre certaines des préconisations du pédagogue pour ces établissements. Vers 1865, Delbruck conçoit le projet d'organiser une colonie agricole et industrielle d'enfants orphelins en Gironde. Vers 1870, il quitte Paris pour s'occuper de sa propriété à Langoiron près de Bordeaux. Il s'intéresse désormais aux questions agronomiques et aux progrès agricoles. Delbruck prend ses distances avec le mouvement fouriériste. Il se rend cependant au Familistère le 21 février 1891 en compagnie de Charles Tantet et il est abonné à la revue du Familistère, Le Devoir. Président du comité pour l'érection du monument à Charles Fourier à Paris, il est aussi l’auteur du texte de la brochure distribuée à l’issue de la cérémonie d’inauguration de la statue de la place Clichy en 1899, qui fait référence au Familistère.