Ingénieur, fouriériste et homme politique français.

Ingénieur des Ponts et Chaussées, François Cantagrel est un actif propagandiste de la doctrine fouriériste. Il est l'un des rédacteurs des périodiques La Phalange (1836-1843) et La Démocratie Pacifique (1843-1851), dont il est pendant un temps le gérant ; il publie Le Fou du Palais Royal (1841), ouvrage de vulgarisation du fouriérisme. Républicain convaincu, il est élu en 1849 à l'Assemblée législative. Contraint à l'exil par l'insurrection parisienne de juin 1849, il gagne Bruxelles puis l’Angleterre. Il embarque enfin pour les États-Unis.  En 1854-1856, il y dirige la colonie fouriériste de Réunion près de Dallas pour le compte de la Société de colonisation du Texas créée par Victor Considerant et dont Godin est un des gérants. De retour en Europe, il séjourne en Suisse jusqu’à l’amnistie de 1859. Revenu en France, il est admis dans une loge maçonnique. Demeuré fidèle au fouriérisme, il œuvre à la reconstitution de l'École sociétaire. C'est un ami de Godin, dont il devient le représentant industriel à Paris en 1863. Il organise en 1865 un « pèlerinage » au Familistère d'amis fouriéristes : Jean-Baptiste Noirot, Charles Sauvestre et Fernando Garrido. Après 1866, les relations de Cantagrel et de Godin se distendent. Favorable à la Commune de Paris en 1871, partisan de l’organisation progressive d'une République démocratique et sociale, Cantagrel siège successivement au conseil municipal de Paris (1871), au conseil général de la Seine (1872) puis à l’Assemblée nationale (1876) en tant que membre du parti radical.