Ouvrier, instituteur et écrivain fouriériste français.

Ouvrier typographe autodidacte originaire du Mans, Charles Sauvestre exerce le métier d'instituteur dans la Sarthe sous la monarchie de Juillet. Il s'installe à Paris en 1848 où il collabore à divers journaux, dont La Démocratie pacifique, organe du mouvement fouriériste. Sauvestre soutient le projet de Société de colonisation européo-américaine au Texas, dont Jean-Baptiste André est un des gérants. Il se rend une première fois à Guise en juin 1865 avec les fouriéristes François Cantagrel, Jean-Baptiste Noirot, François Barrier et Fernando Garrido. Il assiste à la fête de l'Enfance le 24 septembre 1865. Il visite à nouveau le Familistère en juin 1867. Il publie plusieurs articles enthousiastes sur l'oeuvre de Godin dans l'Opinion nationale, journal représentant un bonapartisme démocratique, social et anticlérical. Il assiste à plusieurs banquets fouriéristes à la fin des années 1860 et dans les années 1870. Dans les journaux auxquels il contribue, Sauvestre milite pour la laïcité de l'enseignement, pour l'éducation du peuple et celle des femmes, pour l'amélioration de la condition des instituteurs. Il établit le rapport officiel de l'enseignement professionnel à l'Exposition universelle de Paris en 1867. Les gouvernements de la III^e République lui confient plusieurs missions d'étude sur l'enseignement, et il est fait officier d'académie en 1883, l'année de son décès. Dans la nécrologie que publie la revue du Familistère, Le Devoir, Charles Sauvestre est considéré comme « un coréligionnaire en socialisme organisateur et en croyance spiritualiste » (Le Devoir, n° 270, 11 novembre 1883, p. 718).