SEILHAC, Léon de (Seilhac, Corrèze, 1861 – Clermont-Ferrand, 1920)
Journaliste, sociologue, économiste et coopérateur.
Léon de Seilhac est issu d'une famille aristocratique propriétaire terrienne en Corrèze. Après la mort de son père Martial de Rodorel marquis de Seilhac en 1870, il s'installe à Paris. Il s'y marie en 1883 avec Louise de Bosredon, fille d'un sénateur de Dordogne, et il se lance dans le journalisme politique pour la presse catholique favorable au ralliement des catholiques à la République. Dans une série d'articles sur « L’organisation socialiste » dans le contexte des grèves de Carmaux, que Seilhac publie en 1895 dans la Revue politique et littéraire Revue bleue, ses qualités d'observateur sont remarquées par Robert Pinot, le premier directeur du Musée social, l'institution de recherches sociales fondée par le comte de Chambrun à Paris en 1894. Robert Pinot évalue ainsi l'engagement politique et social de Seilhac : « Comme idée, M. de Seilhac est un constitutionnel qui vient du parti conservateur Luigi Luzzatti Si M. de Seilhac est au point de vue politique pour le pouvoir fort, au point de vue social, il est dans des idées très justes. Il estime, il me le disait encore ce matin, que le premier devoir des patrons et des ouvriers est de se respecter mutuellement. Il pense que dans l'usine le temps de la dictature est passé et qu'il faut élever l'ouvrier en le traitant comme un égal. » (lettre de Robert Pinot au comte de Chambrun, 13 octobre 1895, citée dans Savoye, 2017, p. 24). Pinot envoie Seilhac enquêter à Carmaux. De 1897 à 1917, Léon de Seilhac est délégué permanent du Musée social, chargé du service industriel et ouvrier. Il visite le Familistère de Guise le 24 octobre 1898 avec un groupe composé de membres du Musée Social, parmi lesquels Jules Siegfried, Léopold Mabilleau, Charles Robert. Enquêteur social de premier plan, spécialiste des grèves, collaborateur de la revue leplaysienne La Science sociale, Léon de Seilhac est également un acteur de l'économie sociale : il est secrétaire et trésorier de l'Alliance coopérative internationale en 1896, il participe à la création de coopératives, participe au mouvement mutualiste et collabore aux travaux de la Société pour l'étude pratique de la participation aux bénéfices fondée par Auguste Fabre. Il est en 1898 secrétaire du comité du groupe de l'économie sociale de l'Exposition universelle de 1900, qui récompense d'un grand prix le Familistère de Guise. Au début du XXe siècle, il est, avec Jules Prudhommeaux ou , membre du comité de direction du journal des coopérateurs nîmois L'Émancipation.
Visite le 24 octobre 1898 :
24 octobre 1898 | […] | [signé] Léon de Seilhac
Sources :
Seilhac (Léon de), Une enquête sociale : la grève de Carmaux et la verrerie d'Albi, Paris, Perrin et Cie, 1897, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5496824g/f4 (consulté le 23 avril 2020).
L'Émancipation, 15 janvier 1902, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1475012t/f271 (consulté le 23 avril 2020).
Savoye (Antoine), « Léon de Seilhac, de sa Corrèze natale à l'économie sociale : une trajectoire leplaysienne ? », Cahiers Jaurès, 2017/1, n° 223-224, p. 15-32.