Juriste et coopérateur français.

Diplômé docteur en droit en 1848, Charles Robert entre au Conseil d'État l'année suivante. Maintenu en 1852, il devient en 1864 secrétaire général auprès du ministre de l'Instruction publique Victor Duruy. Sous le Second Empire, il est amené à étudier la coopération. Il est ainsi membre du jury de l'Exposition universelle de 1867 dans la section des œuvres ouvrières et sociales. Il découvre à cette époque l'œuvre de l’industriel Jean-Edme Leclaire, dont l'entreprise parisienne de peinture est depuis 1842 pionnière pour la participation des salariés aux bénéfices. Robert deviendra le président de la société de secours mutuels de la maison Leclaire. Après la chute du Second Empire en septembre 1870, Charles Robert entre à la direction d'une compagnie d'assurances contre l'incendie, l'Union. Engagé dans diverses institutions philanthropiques et coopératives, Charles Robert s'attache à la propagande de la participation des travailleurs aux bénéfices des entreprises. Il préside la Société pour l'étude pratique de la participation du personnel aux bénéfices, qu'il a fondée en 1873 avec l'imprimeur Albans Chaix. C'est à ce titre qu'il s'intéresse à l'œuvre de Godin. Il est abonné au Devoir, la revue du Familistère. Robert et Chaix se rendent au Familistère de Guise le 28 août 1883. Dans la nécrologie de Godin qu'il rédige en 1888 pour le Bulletin de la participation aux bénéfices, Charles Robert évoque la rencontre avec Godin, qu'il admire sans partager ses idées socialistes : « J'avais été visiter son usine et ses palais sociaux avec M. Chaix, au mois d'août 1883. Nous avions reçu chez lui l'hospitalité la plus cordiale. Il nous avait montré ses écoles où des enfants de tout âge sont entourés de soins, la bibliothèque populaire, le théâtre où garçons et filles ont entonné devant nous la Marseillaise, les logements salubres et indépendants du Familistère étagés autour d'une grande cour vitrée et comparables, dans leur ensemble, aux chambres de l'Hôtel du Louvre ou du Grand-Hôtel. Il montrait les jardins et le coteau où est aujourd'hui sa tombe, les bains, le lavoir, la piscine, les magasins d'économat pour lesquels il a été attaqué jadis de la manière la plus malveillante Nous avons visité les ateliers remplis d'engins merveilleux. Le soir, sur la place illuminée par des torches et des lanternes, nous avons entendu les brillants morceaux de l'excellente fanfare du Familistère, aujourd'hui muette et en deuil. J'ai écrit alors, sur le livre des visiteurs, le témoignage de ma sincère admiration. » (Bulletin..., 1888, p. 104). Robert est l'un des organisateurs de la section d'économie sociale à l'Exposition universelle de 1889 à Paris, qui récompense d'une médaille d'or la Société du Familistère.