Auguste Fabre
Photographie A. Dupuy à Nîmes, fin du XIXe s.
(archives départementales de l'Aisne).
FABRE, Auguste (Uzès, 1839 – Genève, 1922)
Industriel, fouriériste et coopérateur français.
Fils de pasteur protestant et fouriériste, Auguste Fabre étudie très jeune la doctrine phalanstérienne. C'est lui qui initie à la théorie sociétaire le jeune Charles Gide, futur théoricien de la coopération, qui décrit Fabre comme une personnalité excentrique. Auguste Fabre reçoit en héritage une filature de soie à Uzès qu'il dirige quelque temps avant de liquider l'entreprise et, dans la première moitié des années 1870, s'installe à Nîmes. Il y travaille comme ouvrier mécanicien et y organise une « chambrée » dite La Solidarité, club ouvrier de discussion et d'éducation. En 1878, il crée une coopérative de consommation et une boulangerie coopérative également nommée La Solidarité. Fabre s'intéresse au Familistère depuis 1868. Il le visite en septembre 1878, avant d'entrer à son service en 1880 en tant qu'économe, à l'invitation de Godin. Il est l’un des six premiers associés de l'Association coopérative du capital et du travail du Familistère, fondée le 13 août 1880, et il est membre du conseil de gérance jusqu’en 1881. Il quitte Guise prématurément et retourne à Nîmes. Avec les protestants Édouard de Boyve, fondateur de l'Abeille nîmoise, et de Charles Gide, il anime le mouvement coopératif local, appelé ensuite École de Nîmes. Sous leur impulsion, le premier congrès de la coopération française se tient à Paris en 1885. Fabre participe de façon originale à la propagande du mouvement coopératif en constituant une collection de vues photographiques sur plaques de verre de coopératives françaises – à commencer par le Familistère de Guise – ou étrangères, qu'il projette à l'occasion de conférences. Curieux des expérimentations sociales, il est aussi l'auteur en 1896 d'un petit livre sur les gratte-ciels américains. Marie Moret (1840-1908), veuve de Godin, est très liée à Fabre : à partir de 1891, elle passe l'hiver à Nîmes, où elle fréquente quotidiennement son mentor et ami, avec lequel elle participe à des séances de spiritisme.
Visite en septembre 1878 :
Fabre Auguste | à Nîmes, Gard - septembre 1878
Sources :
Guise, Archives Godin SA : registre des procès-verbaux des séances du Conseil de gérance, vol.1 (21 octobre 1880 – 25 juillet 1882).
Paris, Bibliothèque centrale de prêt du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance (FG 15) : lettres de Godin à Auguste Fabre, 1er juillet 1868, 8 juin 1880, 30 octobre 1881.
Desmars (Bernard), « Fabre, Auguste (Marie) », Dictionnaire biographique du fouriérisme, [en ligne], URL : notice mise en ligne en mai 2014 : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article1316 (consultée le 17 août 2019).