Négociant et homme politique français.

Jules Siegfried appartient à la grande bourgeoisie protestante mulhousienne. À l'âge de 13 ans, il débute comme négociant et fait fortune. Il s'engage alors dans des œuvres sociales. Installé au Havre, il devient président du comité local de la Ligue de l'enseignement fondée par Jean Macé (1869) et crée une société pour édifier les cités ouvrières du Havre (1871). En 1876, il fonde le cercle ouvrier du Havre sur le modèle des Working Men's Clubs anglais. Sa carrière politique est bien remplie: il est successivement maire (1878-1885), député de la Seine-Inférieure (1885-1897 et 1902-1922), ministre du Commerce et de l'Industrie (1892-1893) et sénateur (1897-1900). Siegfried est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1872 et officier en 1883. L'hygiène et le logement figurent parmi ses priorités. Il crée le premier bureau municipal d'hygiène en France (1879), milite avec Jules Simon et Georges Picot pour la création d'une Société française d'habitations à bon marché (1889) et rédige la loi Siegfried sur le financement des habitations à bon marché (1894). Jules Siegfried est l'un des initiateurs et le président du comité de direction du Musée Social, institution créée par le comte de Chambrun pour promouvoir une politique sociale. Le 24 octobre 1898, il visite le Familistère de Guise avec plusieurs membres du Musée Social parmi lesquels Léopold Mabilleau ou Luigi Luzzatti. Il est l’un des inspirateurs de la première loi d'urbanisme française, la loi Cornudet adoptée en 1919.