Eugène Nus.

Portrait paru dans le journal La Rénovation du 30 août 1898
(photographie Bernard Desmars).

NUS, Eugène (Châlons-sur-Saône,1816 – Cannes, 1894)

Auteur dramatique, journaliste et fouriériste français.

Eugène Nus est auteur de comédies dramatiques. Après la révolution de février 1848, il écrit pour le journal fouriériste La Démocratie pacifique. Il est membre du Ménage sociétaire fondé à Condé-sur-Vesgre en 1860 par Joseph Pouliquen. En 1872, il est le premier directeur du Bulletin du mouvement social, un des organes du mouvement fouriériste. Il participe régulièrement aux réunions et banquets fouriéristes jusqu’au début des années 1880. Il est également membre de la Ligue de l'enseignement fondée par Jean Macé. Godin a fait la connaissance de Nus à Paris. En 1869, l'industriel lui demande conseil au sujet de droits d'auteurs dus pour une pièce de théâtre jouée au Familistère, et l'invite à séjourner au Palais social. En mai 1880, Nus accepte d'être rédacteur pour Le Devoir, le journal du Familistère, et Godin l'invite à Guise pour en discuter avec lui. Il semble alors se détacher du militantisme phalanstérien pour s’intéresser au spiritisme. Le Devoir publie d'ailleurs le 30 mai 1880 un long compte-rendu signé Édouard de Pompéry des Choses de l'autre monde (1880), ouvrage dans lequel Eugène Nus évoque son initiation au spiritisme parmi les fouriéristes, dans les locaux de La Démocratie pacifique à Paris en 1853, comme Godin à la même époque. Nus visite le Familistère les 2 et 3 juin 1880 et correspond avec Godin dans les mois qui suivent. Mais il ne semble pas que les deux hommes se soient mis d'accord pour la contribution de Nus au Devoir, dans lequel ne paraissent pas d'articles signés de son nom. Dans les années 1880, il fait partie du conseil d'administration de l'Union agricole d'Afrique, colonie fouriériste créée à Saint-Denis-du-Sig (Algérie) en 1845 par François Barrier et Henri Gautier notamment. En 1885, il propose que celle-ci fusionne avec la Société des orphelinats de Henri Couturier, qui exploite une partie du domaine du Sig depuis 1883. L'une et l'autre périclitent à cette époque et le projet reste sans suite.

Visite les 2 et 3 juin 1880 :

Nus Eugène, homme de lettres, | 80 rue Bonaparte - Paris. | 2 et 3 Juin 1880.

Sources :

Paris, Bibliothèque centrale de prêt du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance (FG 15) : lettres de Godin à Eugène Nus, 15 février 1869, 16 mai 1880, 25 mai 1880, 7 juin 1880, 21 juin 1880, 17 juillet 1880.
Vapereau (Gustave), Dictionnaire universel des contemporains…, quatrième édition, Paris, Librairie Hachette, 1870, p. 1363.
Desmars (Bernard), Militants de l’utopie ? Les fouriéristes dans la seconde moitié du XIXe siècle, Dijon, Les Presses du réel, 2010, p. 54, 58, 88, 122, 143, 144, 267, 351, 360, 376, 377, 378, 379, 380.
Pompéry (Édouard de), « Choses de l'autre monde », Le Devoir, t. IV, n° 90, 30 mai 1880, p. 350-352, [en ligne], le Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/gpage.cgi?p1=350&p3=P1132.4%2F100%2F834%2F0%2F0 (consulté le 4 septembre 1880).