Journaliste et pédagogue français.

Issu du milieu ouvrier, Jean Macé obtient son baccalauréat en 1835. D’abord proche des milieux saint-simoniens, il se tourne vers le fouriérisme. En 1848, il milite pour l'éducation du peuple auprès des démocrates-socialistes. Après le coup d'État de 1851, il se réfugie à Colmar : professeur dans un pensionnat, il expérimente une pédagogie novatrice. En 1860, Macé reprend une activité publique intense tournée vers l'éducation populaire : il contribue à créer la Société des bibliothèques du Haut-Rhin, avec l'industriel Jean Dolfuss, publie des ouvrages de vulgarisation pédagogique et édite avec Pierre-Jules Hetzel Le Magasin d'éducation et de récréation (1864-1904), un périodique destiné aux enfants. En 1865, il fonde la Ligue de l'Enseignement dont le réseau s'étend dans toute la France. En 1872, il quitte l'Alsace annexée pour Monthiers (Aisne) où il transfère le pensionnat de Colmar. Après 1875, il organise le congrès constitutif de la Ligue de l'Enseignement qu'il préside jusqu'à sa mort. Godin déclare à Jean Macé en 1870 qu'il est l'un de ses admirateurs. La revue du Familistère, Le Devoir, rend compte, à partir de sa création en 1878, des activités de la Ligue. Macé visite le Familistère le 21 août 1880 et publie le 3 octobre suivant dans la Semaine populaire un article qui se conclut par ces mots : « Le héros de mon histoire s'appelle Godin, un vrai nom d'ouvrier, mais je ne sais pas de nom de duc ni de marquis, qui ne demande à être prononcé avec plus de respect ». Couvert d’honneurs, nommé sénateur inamovible en 1883, il devient un personnage légendaire après sa mort.