Édouard de Pompéry en habit de bédouin.

Daguerréotype anonyme
(Association Ar Faou, E. Goffard).

POMPÉRY, Édouard de (Couvrelles, Aisne, 1812 – Paris, 1895)

Avocat, écrivain fouriériste et socialiste français.

Édouard de Pompéry est originaire d'une famille noble de l'Aisne, récemment installée en Bretagne sur un domaine agricole qu'elle fait prospérer. Édouard est diplômé de la Faculté de droit de Rennes, mais il fait le choix de la littérature. Pompéry est un intime de plusieurs écrivains dont Flora Tristan et George Sand. Il adhère au fouriérisme dans les années 1830. Ses relations sont au départ difficiles avec la tête du mouvement fouriériste. On met en cause l'orthodoxie de son interprétation de la doctrine du maître, publiée dans Théorie de l’association et de l’unité universelle de C. Fourier : introduction religieuse et philosophique (Paris, 1841). Pompéry y déclare son déisme et sa quête d'une unité universelle. Il intègre toutefois à Paris l'équipe de rédacteurs de La Phalange en 1842 et participe en 1843 à la création du journal qui lui succède, La Démocratie pacifique. Après la révolution de février 1848, Pompéry milite pour l'union des socialistes, mais reste fidèle à la conception fouriériste de la transformation sociale à partir d'associations communales. Il assiste aux banquets phalanstériens dans les années 1860 et 1870, mais en militant discret. Il soutient les féministes et joue un rôle actif en faveur de l'éducation laïque à la Ligue de l'enseignement créée par Jean Macé en 1866. Après 1880, Pompéry se lie au socialiste révolutionnaire Benoît Malon et collabore à la Revue socialiste fondée par celui-ci en 1885. Édouard de Pompéry admire le socialisme pratique de Jean-Baptiste André Godin. Il visite le Familistère de Guise en septembre 1872. Il représente Godin à Paris aux assemblées générales des actionnaires de la Société de colonisation du Texas qui se tiennent dans les années 1870. L'article que Pompéry publie en 1875 dans la revue La Philosophie positive qualifie Godin de bienfaiteur de l'humanité. Après avoir envisagé de devenir le rédacteur de la revue Le Devoir, créée en 1878 par Godin, Pompéry lui recommande pour ce travail un jeune homme, Édouard Champury. Le 23 mai 1879, dans un article du Télégraphe, Pompéry exprime son enthousiasme à propos de la fondation prochaine de l'Association coopérative du capital et du travail du Familistère. Il reste en relation avec Marie Moret après la mort de Godin. La bibliothèque de Marie Moret conserve un exemplaire de La Morale naturelle et la Religion de l'Humanité (Paris, 1891) d'Édouard de Pompéry avec envoi de l'auteur à « À Me Ve Godin, témoignage d'estime et d'affectueux souvenir. nov. 1890. »

Visite en septembre 1872 :

Pompéry Edouard, homme de lettres. | 34 rue de Londres - Paris - septembre 1872.

Sources :

Paris, Bibliothèque centrale de prêt du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance (FG 15) : lettres de Godin à Édouard de Pompéry, 10 novembre 1871, 20 octobre 1875, 11 et 18 décembre 1877, 1er janvier 1878.
Pompéry (Edouard de), Théorie de l'association et de l'unité universelle de C. Fourier : introduction religieuse et philosophique, Paris, Capelle, 1841, [en ligne], Bibliothèque virtuelle de l'Université de Poitiers : Les premiers socialismes, mis en ligne le 23 juillet 2009, URL : http://premierssocialismes.edel.univ-poitiers.fr/document/fd1265/notice (consulté le 9 juillet 2019).
Pompéry (Édouard de), « Un cas de socialisme pratique : le Familistère de Guise », La Philosophie positive, revue dirigée par É. Littré et G. Wyrouboff, t. XV, juillet à décembre 1875, huitième année, Paris, Au bureau de La Philosophie positive, p. 217-241, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k77886v/f217.image (consulté le 9 juillet 2019).
Guengant (Jean-Yves), « Pompéry (de), Edouard », Dictionnaire biographique du fouriérisme, [en ligne], notice mise en ligne en mars 2013, URL : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article1161 (consultée le 8 juillet 2019).