SABRAN, Véran, dit Véran-Sabran (Nîmes, vers 1811 – Paris, 1874)

Industriel et fouriériste français.

Véran Sabran fonde en 1839 une fabrique de toiles pour la teinture et l'impression à Mont-d'Origny-Sainte-Benoîte (Aisne), entre Guise et Saint-Quentin, et une maison de négoce de ces produits à Paris. La société Véran Sabran et Gaston Jeffé est récompensée d'une médaille d'argent à l'Exposition des produits de l'industrie française de 1844. Sabran est fouriériste et à ce titre, il est en relation depuis les années 1840 avec son confrère industriel Jean-Baptiste André Godin, converti à la doctrine de Charles Fourier en 1842. Sabran rend visite à Godin à Esquéhéries en avril 1846, et son nom est régulièrement mentionné par Godin dans sa correspondance avec l'École sociétaire. Les deux industriels sont assez étroitement liés, puisqu'en 1853 Véran Sabran propose à Godin de le représenter au collège Chaptal à Paris où Émile Godin, fils de Jean-Baptiste est élève en internat. Il est actionnaire de la société de colonisation européo-américaine du Texas, créée en 1854 par Victor Considerant et dont Godin est un des gérants. Dans les années 1860, il est actionnaire de la Librairie des sciences sociales, maison d'édition fouriériste fondée à Paris par François Barrier et dirigée par Jean-Baptiste Noirot. Véran Sabran semble cependant cultiver un certain œcuménisme social et spirituel : « Il était prompt à accueillir, comprendre, embrasser, encourager tous les essais, toutes les transitions possibles du vieux monde au nouveau monde Désiré Lavardan Sabran a été, durant toute sa vie, acquis et dévoué à la théorie de l'unité universelle et à l'École sociétaire Désiré Lavardan Il ne s'est un peu écarté de Fourier que pour s'élever plus haut dans la lumière plus pure de Jésus-Christ. Devenu chrétien, catholique pratiquant, il a conservé un profond respect pour le penseur original et puissant à qui il avait dû la première impulsion vers le règne de la justice sociale » (, cité par , 1876, p. 7). Véran Sabran visite le Familistère de Guise en octobre 1871.

Visite en octobre 1871 :

Sabran V., | à Mont d'Origny, Aisne - octobre 1871.

Sources :

Guise, Archives du Familistère de Guise, cahier de brouillons de lettres de Godin, 1843-1846 : lettre de Godin aux gérants de La Démocratie pacifique, 29 avril 1846.
Paris, Archives nationales, AN 10 AS 38 (13) : lettres de Godin à l'École sociétaire.
Paris, bibliothèque centrale du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance de Godin, FG 15 : lettre de Godin à Véran Sabran du 18 octobre 1853.
Exposition des produits de l'industrie française pour 1844. Rapport du jury central, vol. 1, Paris, Imprimerie de Fain et Thunot, 1844, p. 149.
Annuaire général du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers, Paris, Firmin-Didot Frères, 1845, p. 465.
Pellarin (Charles), 104e anniversaire natal de Fourier, Paris, Librairie des sciences sociales, 1876, p. 6-8.
Desmars (Bernard), Militants de l'utopie ? Les fouriéristes dans la seconde moitié du XIXe siècle, Dijon, Les presses du réel, 2010, p. 214.
Sosnowski (Jean-Claude), « Liste des principaux actionnaires de la Société Européo-américaine du Texas (après 1854-avant 1860) », [en ligne], site charlesfourier.fr, rubrique « Réalisations et propagation », mars 2014, URL : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article1302 (consulté le 8 juillet 2019).