Ethnologue français, fouriériste, coopérateur et socialiste révolutionnaire, frère aîné du géographe et anarchiste Élisée Reclus (1830-1905).

D'abord pasteur puis fouriériste convaincu, Élie Reclus s'exile à Londres après le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte de 1851. De retour en France en 1855, il crée en 1863, avec le communiste icarien Jean-Pierre Beluze, la Société du crédit au travail, première banque populaire de France. En 1864, avec son frère Élisée, il participe à la première coopérative parisienne de type rochdalien : l'Association générale d'approvisionnement et de consommation. Il est l'un des rédacteurs et gérants de L'Association, bulletin international des sociétés coopératives (1864-1866). Comme Élisée, il adhère en 1865 à l'Alliance de la démocratie sociale créée par l’anarchiste Bakounine. Il visite le Familistère en août 1866 avec des militants de la coopération : Paul Blanc, Alfred Naquet, Fernando Garrido, Ignace Einhorn et Henri Schmahl. Aux côtés des insurgés durant la Commune de Paris en 1871, il est alors nommé directeur de la Bibliothèque nationale. Après l'échec de la révolution, il se réfugie en Italie, en Suisse, aux États-Unis (dans la famille de l'anarchiste Benjamin Tucker) et enfin à Bruxelles. Durant cet exil, il publie dans des revues anarchistes et enseigne l'ethnologie. Dans les années 1880, Élie Reclus est toujours sympathique au Familistère et à Godin, avec qui il correspond.