Alceste De Ambris

Photographie anonyme, vers 1930 (Collection Museo Filippo Corridoni, Corridonia, Italie)

DE AMBRIS, Alceste (Licciana Nardi, Italie, 1874 – Brive, Corrèze, 1934)

Syndicaliste et homme politique italien.

Issu d'une famille aisée, Alceste De Ambris fait des études de droit à Parme avant d'adhérer au Parti socialiste italien, fondé en 1892. En 1898, comme Arturo Labriola, il s'exile en France après avoir participé aux émeutes causées par l'augmentation du prix du pain. Il séjourne ensuite plusieurs années au Brésil, où il organise la défense des travailleurs italiens des grandes fermes, et où il fonde l'hebdomadaire Avanti ! Condamné par la justice brésilienne en 1901, il prend la fuite pour revenir en Italie. Il devient une figure du syndicalisme révolutionnaire comme Arturo Labriola, au même moment. De Ambris est l'un des organisateurs de la grève des travailleurs agricoles de la région de Parme en mai-juin 1909. Le mouvement échoue et De Ambris se réfugie en Suisse à Lugano et à nouveau au Brésil. Il revient en Italie pour se faire élire député par les travailleurs de Parme en 1913. Il est partisan de l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie. En 1920, De Ambris prend en charge le cabinet de Gabriele D’Annunzio, le poète héros de la Grande guerre, qui vient de fonder un état indépendant militaire dans la ville de Fiume (Rijeka) en Croatie. Après l'échec de cette expérience de gouvernement dictatorial, De Ambris tente sans succès en 1921 de convaincre D’Annunzio de précéder les fascistes à Rome. Lorsque Benito Mussolini accède au pouvoir en octobre 1922, De Ambris s’exile en France. Il visite le Familistère de Guise le 2 décembre 1922 en compagnie de deux compatriotes antifascistes, Arturo Labriola et Luigi Campolonghi. Le 27 décembre 1922, le journal nationaliste Idea Nazionale rapporte que Labriola et De Ambris, qualifiés de réfugiés politiques, se trouvent alors « au bord de la Seine » où ils font de la propagande antifasciste. De Ambris s'installe à Paris puis à Toulouse. Il s'attache à rassembler les opposants à Mussolini, créée l'hebdomadaire Il Mezzogiorno et anime avec Luigi Campolonghi la Ligue italienne des droits de l'homme, fondée en 1923 par Ernesta Cassola, l'épouse de Campolonghi. De Ambris est déchu de sa nationalité italienne par le régime mussolinien en 1926.

Visite le 2 décembre 1922 :

Alceste De Ambris | ancien député au Parlement italien […] 2 décembre 1922.

Sources :

« Italie. L'opinion antifasciste à l'étranger », Bulletin quotidien de presse étrangère, 28 décembre 1922, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6252537f/f7 (consulté le 26 mai 2020).
Cordova (Fernando), « De Ambris, Alceste », Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 33, 1987, [en ligne], Treccani, URL : http://www.treccani.it/enciclopedia/alceste-de-ambris_%28Dizionario-Biografico%29/ (consulté le 26 mai 2020).