Arturo Labriola
Photographie anonyme, vers 1920
(coll. Prof. Lilia Costabile, Archivio storico degli economisti).
LABRIOLA, Arturo (Naples, 1873 – Naples, 1959)
Économiste et homme politique italien.
Fils d'un modeste artisan de Naples, Labriola milite jeune homme avec les socialistes républicains de sa ville natale. Il entre en 1890 à la Faculté de droit de Naples et y soutient en 1895 une thèse en économie sur le physiocrate français François Quesnay. Labriola rejoint le parti socialiste italien, étudie le marxisme, s'oppose en pensée et en acte à la société capitaliste et aux politiques coloniales. Condamné à cinq ans de prison en 1898 pour avoir participé à Naples au soulèvement contre la cherté du pain, il s'enfuit en Suisse puis en France, où il est influencé par la théorie du syndicalisme révolutionnaire de Georges Sorel. Amnistié en 1900, il retourne en Italie, fonde le journal Avanguardia socialista, enseigne l'économie et exerce la profession d'avocat. Il conteste le réformisme parlementaire du Parti socialiste qu'il quitte en 1907, et il est élu député socialiste indépendant à Naples en 1913. Il devient franc-maçon en 1914. Il est partisan de l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie. Labriola salue la révolution russe de 1917 et manifeste son admiration pour Lénine. Après la guerre, Labriola évolue vers le socialisme réformiste. Réélu au parlement en 1919, il est ministre du Travail et de la Sécurité sociale en 1920-1921. Il s’oppose au fascisme après l’arrivée au pouvoir de Benito Mussolini, le 29 octobre 1922. Arturo Labriola semble alors s'être à nouveau réfugié en France. Il visite alors le Familistère de Guise, le 2 décembre 1922, en compagnie de deux compatriotes antifascistes : le syndicaliste Alceste de Ambris et le journaliste Luigi Campolonghi. Le 27 décembre 1922, le journal nationaliste Idea Nazionale rapporte que Labriola et De Ambris, qualifiés de réfugiés politiques, se trouvent alors en France où ils font de la propagande antifasciste, notamment, dans le cas de Labriola, auprès des Italiens émigrés dans la région de Reims. Labriola prend à nouveau le chemin de l'exil en France après la révocation de son mandat de parlementaire en novembre 1926. Figure de l'anti-fascisme, il est invité à enseigner en Belgique ou aux États-Unis. En 1935, il se rallie au régime mussolinien, comme d'autres syndicalistes révolutionnaires avant lui. Après la Seconde Guerre mondiale, il fait partie de l’Assemblée constituante italienne et devient sénateur siégeant à droite.
Visite le 2 décembre 1922 :
Arturo Labriola | député au Parlmt italien […] 2 décembre 1922.
Sources :
« Italie. L'opinion antifasciste à l'étranger », Bulletin quotidien de presse étrangère, 28 décembre 1922, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6252537f/f7 (consulté le 26 mai 2020).
Conti (Fulvio), « Labriola, Arturo », Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 62, 2004, [en ligne], Treccani, URL : http://www.treccani.it/enciclopedia/arturo-labriola_(Dizionario-Biografico)/ (consulté le 26 mai 2020).
« Arturo Labriola », Camera dei deputati : Portal Storico, [en ligne], URL : https://storia.camera.it/deputato/arturo-labriola-18730121#nav (consulté le 26 mai 2020).