Professeur et homme politique français.

Issu d'une famille bourgeoise de Mayenne, docteur en droit, César Chabrun enseigne successivement dans les facultés de Dijon, Lille et Paris, ainsi qu'à l'École des hautes études sociales. Lieutenant de réserve dans l'infanterie, il est grièvement blessé au front au début de la Première Guerre mondiale, le 22 août 1914. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur à la fin de la guerre. Il débute une carrière politique après 1918. Député socialiste de Mayenne de 1919 à 1932, César Chabrun s'intéresse notamment aux questions de l'enseignement et du travail. Il est membre de la commission du travail de la Cambre des députés à partir de 1920. Il fait partie du Groupe parlementaire de la coopération, fondé en 1912 à l'initiative de la Chambre consultative des associations ouvrières de production. Le Groupe est présidé d'abord par Jules Siegfried puis par Justin Godart de 1919 à 1926 ; l'un de ses principaux animateurs est Paul Doumer ; il rassemble 120 députés en 1920. César Chabrun est désigné en 1921 membre du Conseil supérieur de la coopération, instance regroupant parlementaires et coopérateurs créée en 1918 sous l'égide du ministère du Travail. Il devient également membre en 1922 du Conseil supérieur de l'Office national des pupilles de la nation, et à ce titre participe à la création d'institutions de bienfaisance. Il participe à la visite d'étude du Familistère effectuée le 22 novembre 1922 par les représentants du Groupe parlementaire de la coopération, et par les délégations du conseil municipal de Paris, du conseil général de la Seine et de la Chambre consultative des associations ouvrières de production. César Chabrun est battu aux élections législatives de 1932 et se retire de la vie politique. Il publie en 1933, La République socialiste des coopératives, où il écrit « qu’une société où toutes les activités seraient du type coopératif permettrait d’opérer une véritable révolution, sans violence, mais profondément efficace, en ce sens qu’elle jetterait par-dessus bord le profit et ordonnerait la société en dehors des règles défaillantes du capitalisme » (cité par Jean Gaumont, 2010).