Jules Robÿns.

Gravure de H. Loubat, 1886
(Académie nationale de médecine).

ROBŸNS, Jules (1822-1896)

Hygiéniste français.
Jules Robÿns, est un membre actif de la Société française de tempérance, association de lutte contre l'alcoolisme fondée en 1872 et reconnue d'utilité publique en 1880. En 1885, Jules Robÿns exerce la fonction de trésorier de la Société, dont Frédéric Passy est alors un des présidents d'honneur et Albans Chaix un membre du conseil. Robÿns fait aussi office de délégué de la Société à travers toute la France. En 1885, la Société du Familistère de Guise concourt pour la première fois aux récompenses décernées par la Société française de tempérance « aux personnes qui lui sont signalées pour leur zèle en faveur de la tempérance » (Le Devoir, 13 septembre 1885, p. 573). Le 29 mars 1885, à l'occasion de son assemblée annuelle, la Société française de tempérance distingue sept travailleurs du Familistère, d'après la proposition de Jean-Baptiste André Godin. C'est pour remettre les récompenses de façon solennelle aux lauréats du Familistère que Jules Robÿns se rend à Guise le 2 septembre 1885. Il passe la nuit dans un appartement du Palais social que Godin met à sa disposition. La cérémonie a lieu le lendemain matin 3 septembre 1885 en présence de Godin et des membres du conseil de gérance de l'Association coopérative du capital et du travail. Jules Robÿns est également membre depuis 1873 de la Société française de statistique et son trésorier depuis 1876 ; il reçoit les palmes d'officier de l'Instruction publique en 1881 et il est nommé chevalier de la Couronne d'Italie après l'exposition géographique de Venise en 1881, et chevalier de la Légion d'honneur en 1882.

Visite le 2 septembre 1885 :

Je suis venu comme délégué de la Société | française de tempérance pour remettre au | personnel du Familistère de Guise les diverses | récompenses accordées par la société en 1885 et | j'en ai profité pour visiter avec le plus vif | intérêt toutes les parties du Familistère dû | à la généreuse et patriotique concours [sic] de | Mr Godin et souhaite que tous ses collègues | en Industrie suivent enfin son exemple afin | de donner à tous et par conséquent aux ouvriers | le bien être et l'aisance qui ne doivent jamais | être l'apanage de quelques uns mais le | lot d'un chacun. | Si dans chaque Département il était créé | un Familistère la solution de la question | ouvrière se trouverait bien vite résolue. Tous mes remerciements à Mr Godin pour | avoir adressé cette année un état de propositions | à la Société française de tempérance, ce qui m'a | permis de venir visiter sa création et ce modèle, et | le prie d'agréer toute ma gratitude pour son | sympathique accueil. | Familistère de Guise | le 2 septembre 1885 | [signé] Jules Robÿns.

Sources :

Paris, Bibliothèque centrale du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance de Godin, FG 15 (25) : lettre de Godin à Jules Robÿns, 31 août 1885.
La Tempérance : Bulletin de la Société française de tempérance, association contre l'abus des boissons alcooliques
, 2e série, t. VI, année 1885, n° 1, Paris, Imprimerie G. Rougier et Cie, 1885, p. 95, 164 et 229, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54072440 (consulté le 12 janvier 2020).
« La Société de tempérance au Familistère de Guise », Le Devoir, t. 9, n° 366, 17 septembre 1885, p. 573-574, [en ligne], le Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?P1132.9/579/90/835/0/0 (consulté le 12 janvier 2020).
« M. Jules Robÿns », Journal de la société française de statistique, Tome 37, 1896, p. 360, [en ligne], URL : http://www.numdam.org/item?id=JSFS_1896__37__360_0 (consulté le 12 janvier 2020).
Nourrisson (Didier), « Aux origines de l'antialcoolisme », dans Histoire, économie et société, 1988, 7e année, n° 4 : « Toxicomanies : alcool, tabac, drogue », p. 491-506, [en ligne], Persée, URL : https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1988_num_7_4_2392 (consulté le 12 janvier 2020).