Frédéric Passy.
Photographie anonyme, vers 1881-1885
(archives Assemblée nationale).
PASSY, Frédéric (Paris, 1822 – Neuilly-sur-Seine, 1912)
Économiste, homme politique et pacifiste français.
Frédéric Passy est fils d'un conseiller maître à la Cour des comptes. Il étudie le droit, se fait recevoir avocat et il est auditeur au Conseil d'État de 1846 à 1848. Frédéric Passy se consacre ensuite à l'étude des questions économiques ; il collabore avec plusieurs journaux, et à partir de 1860 enseigne et donne des conférences d'économie politique. Il est l'auteur de nombreux ouvrages d'économie tels Les Machines et leur influence sur le développement de l'humanité (1866), Malthus et sa doctrine (1868), Histoire du travail (1873). Ce théoricien est aussi un pacifiste engagé. En 1867, il fonde la Ligue internationale et permanente de la paix dont l'influence ne suffit pas à prévenir la guerre franco-prussienne de 1870. Après le conflit, la Ligue devient Société française des amis de la paix puis, en 1889, la Société française pour l'arbitrage entre nations. Député de la Seine de 1881 à 1889 siégeant à gauche de l'Assemblée, Passy fonde en 1888, avec le britannique William Randal Cremer, l'Union interparlementaire qui rassemble des représentants des parlements européens et américains favorables à la paix par le moyen de l'arbitrage des conflits internationaux. Frédéric Passy est également le président et l'un des fondateurs de la Société pour la propagation de l'instruction parmi les femmes. Le 8 avril 1891, Frédéric Passy prononce une conférence au Familistère de Guise, « La question de la paix », à l'invitation de François Bernardot, président de la Société de paix du Familistère fondée par Godin en 1886. Passy n'évoque pas le fondateur du Familistère à l'occasion de sa conférence, ce qui provoque le mécontentement de Marie Moret veuve Godin. Passy partage en 1901 le premier Prix Nobel de la paix avec Henri Dunant, fondateur de la Croix Rouge internationale. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1880, officier en 1895 et commandeur en 1903.
Visite le 9 avril 1891 :
Heureux de l'accueil que j'ai reçu | au Familistère, et reconnaissant des | facilités que j'y ai trouvées pour travailler | à la cause de la paix sociale et inter-| nationale, je tiens à ne pas partir | sans en (sic) avoir consigné ici mes remerciements. | 9 avril 1891 | [signé] Frédéric Passy | membre de l'Institut, Président de la Société | d'Economie politique de Paris et de la Société pour | l'arbitrage entre nations.
Sources :
Paris, Archives nationales, Légion d'honneur, dossiers nominatifs des titulaires de l'ordre : « Passy, Frédéric » (LH/2064/6), [en ligne], base Léonore, URL : http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH176/PG/FRDAFAN83_OL2064006V001.htm (consulté le 20 avril 2020).
Paris, Bibliothèque centrale du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance de Marie Moret (FG 43-10) : lettre de Marie Moret à François Bernardot, 9 avril 1891.
« La question de la paix », Le Devoir, t. 15, 1891, p. 234-245, [en ligne], le Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?P1132.15/235/100/769/0/0 (consulté le 23 octobre 2020).
« Frédéric Passy 1822-1912 », Base de données des députés français depuis 1789, Assemblée nationale, [en ligne], URL : http://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/8021 (consulté le 20 avril 2020).
« Frédéric Passy », [en ligne], The Nobel Prize, URL : https://www.nobelprize.org/prizes/peace/1901/passy/biographical/ (consulté le 20 avril 2020).