Tito Pagliardini.

Photographie anonyme, fin du XIXe siècle
(collection International Institute of Social History, Amsterdam).

PAGLIARDINI, Tito (1817 – 1895)

Écrivain et traducteur fouriériste italien installé à Londres.

« L'homme qui, le premier, fit connaître à l'étranger Jean-Baptiste André Godin et son œuvre se nommait Tito Pagliardini », affirme le journal du Familistère, Le Devoir, dans la nécrologie publiée en 1895. D'origine italienne et francophone, Tito Pagliardini est établi à Londres, où il enseigne le Français au collège Saint-Paul. Il fréquente les milieux progressistes et il s'intéresse aux divers aspects du progrès social : l'hygiène, l'architecture, l'éducation ou les coopératives. En 1847, il publie un article sur « l'analogie des langues » dans La Phalange, journal du mouvement fouriériste en France. Tito Pagliardini visite le Familistère en compagnie de son épouse avant août 1865. De retour en Angleterre, il publie coup sur coup deux textes sur le Familistère : un bref article dans la revue d'architecture The Builder le 30 septembre 1865, et une longue étude dans The Social Science Review, revue dirigée par l'hygiéniste Benjamin W. Richardson, le 2 octobre 1865. Dans cette dernière, Pagliardini, qui fait des emprunts à la brochure d'Alexandre Oyon sur le Familistère, décrit le Palais social en mettant l'accent sur les questions d'hygiène. Sa louange est enthousiaste. Le Familistère est une « lumineuse réforme sociale ». Godin est comparé à l’industriel philanthrope Peabody et à Shakespeare. « Puissé-je bientôt voir sur la première pierre du premier Familistère anglais ces mots que M. Godin a inscrits au fronton du sien : Dieu nous soit en aide.- Hommes soyez-nous favorables », conclut-il. Il entretient une correspondance chaleureuse avec Godin, devient son ami et son zélé propagandiste en Grande-Bretagne. Pagliardini est en relation avec le mouvement fouriériste en France : il est abonné au Bulletin du mouvement social dans les années 1870 et souscrit à la Librairie des sciences sociales jusqu'au début des années 1880. En avril 1882, il renseigne le grand hygiéniste anglais Edwin Chadwick sur le Palais social. Le 7 septembre 1879, Pagliardini assiste à la fête de l'Enfance du Familistère avec Charles Fauvety et Edward Vansittart Neale. En août 1885, Pagliardini visite à nouveau le Familistère en compagnie de Lucy R. Latter.

Visites en août 1865 et le 18 août 1885.

Visite en août 1865 :

Tito Pagliardini, Homme de lettres, Professeur au collège de St Paul | 75 Upper Berkeley street, Portmann Square W. London. Angleterre - Août 1865

Sources :

Paris, Bibliothèque centrale de prêt du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance (FG 15) : lettres de Godin à Tito Pagliardini.
Pagliardini (Tito), « The Familistère of Guise, Founded by M. Godin-Lemaire », The Builder. An Illustrated Weekly Magazine, for the Architect, Engineer, Archeologist, Constructor, & Art-Lover, conducted by George Godwin, Volume for 1865, Londres, [1865], 30 septembre 1865, p. 689-691.

Pagliardini (Tito), « A Visit to the Familistery, or Workman's Home, of M. Godin-Lemaire, at Guise », The Social Science Review, and The Journal of Sciences, vol. IV, New Series, July to December, Londres, 1865, 2 octobre 1865, p. 333-357, [en ligne], URL : https://hdl.handle.net/2027/nyp.33433082261557 (consulté le 7 juin 2019).
« Nécrologie : Tito Pagliardini », Le Devoir: revue des questions sociales, t. XIX, 1895, p. 293-295, [en ligne], URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?P1132.19/292/100/768/0/0 (consulté le 8 juin 2019).
Desmars (Bernard), Militants de l’utopie ? Les fouriéristes dans la seconde moitié du XIXe siècle, Dijon, Les Presses du réel, 2010, p. 360, 383.