Charles Fauvety.
Photographie anonyme. (extraite de Bessonnet-Favre (Céline), L'odyssée d'un républicain, Paris, v. 1905).
FAUVETY, Charles (Uzès, 1813 – Asnières, 1894)
Écrivain socialiste français et franc-maçon.
Charles Fauvety naît et grandit dans une famille bourgeoise protestante libérale des Cévennes. Son éducation lui donne une excellente connaissance de la Bible, mais peut-être aussi un goût pour le politique, son grand-père ayant été guillotiné comme robespierriste pendant la Révolution française. Il fréquente les diverses écoles socialistes de la première moitié du XIXe siècle : saint-simonienne, fouriériste, communiste icarienne ou proudhonienne. Dans les années 1840, Fauvety participe à la fondation de divers périodiques destinés à un lectorat populaire : La Vérité sur toutes choses (1845-1846) ou Le Représentant du Peuple (octobre 1847 - août 1848), auquel participe Pierre-Joseph Proudhon. Sous le Second Empire, il délaisse le journalisme avant de fonder une nouvelle revue de philosophie sociale et religieuse, La Solidarité, publiée de 1866 à 1870 et distribuée par la fouriériste Librairie des sciences sociales. Il vit avec Fortunée Gariot (1811-1887), dite Mademoiselle Maxime, pensionnaire de la Comédie française et franc-maçonne. Le couple anime à Paris un salon d'idées et de discussion. Charles Fauvety se consacre à l'étude d'une religion rationnelle. Il devient en 1860 vénérable de la loge maçonnique Renaissance à Paris et imagine que la franc-maçonnerie pourrait être une religion laïque républicaine. Opposé à la violence révolutionnaire, il quitte Paris pour Asnières en 1871 au moment de la Commune de Paris. C'est à cette époque qu'il s'intéresse au projet familistérien. En octobre 1871, il publie un compte-rendu de lecture de Solutions sociales de Godin dans le journal L'Avenir. Il visite le Familistère de Guise probablement en mai 1878 (la revue La Religion laïque dont il est l'un des fondateurs fait paraître son compte-rendu de la fête du Travail du Familistère en juillet 1878) puis en septembre 1879 selon le Livre des visiteurs et visiteuses. Il fournit des articles à la revue du Familistère, Le Devoir. « Il est vrai que nous marchons dans la même voie et nous nous faisons la même idée religieuse du but de la vie et de notre mission sur la Terre », écrit-il à Godin le 24 juillet 1883. Fauvety est un ami proche de Godin, dont il partage la conviction spirite. Dans sa correspondance, l'industriel l'appelle son « cher coreligionnaire » et sollicite ses conseils.
Visite en septembre 1879 :
Fauvety Charles, homme de lettres, | 8 avenue Pereire, Asnières, Seine. | septembre 1879.
Sources :
Guise, archives du Familistère de Guise : lettres de Charles Fauvety à Godin, 1881-1886.
Paris, Bibliothèque centrale de prêt du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance (FG 15) : lettres de Godin à Charles Fauvety, 1877-1887.
Fauvety (Charles), « Fruits de mes lectures : Solutions sociales », L'Avenir, 14 octobre 1871.
Hivert-Messeca (Yves), Charles Fauvety ou l'impossible religion laïque, Paris, Ampélos, 2019.
Naddeo (Étienne), « Charles Fauvety, intellectuel, franc-maçon et fondateur d'une bibliothèque populaire (1813-1894) », Bibliothèque des Amis de l'Instruction du IIIe arrondissement, [en ligne], notice mise en ligne le 16 mars 2014, URL : https://bai.hypotheses.org/821 (consultée le 28 août 2019).