Expert comptable et coopérateur français.

Du 6 au 9 septembre 1937, se tient à Paris le XVe congrès de l'Alliance coopérative internationale, fondée en 1895 à l'initiative d'Edward Vansittart Neale et d'Edward Owen Greening. À l'issue du congrès, qui rassemble plus de 600 délégués d'une quarantaine de pays, est organisé un voyage de coopérateurs au Familistère de Guise pour commémorer le centenaire de la mort de Charles Fourier (1772-1837). Certains coopérateurs comme Edmond Briat estiment en effet que les théories de Fourier ont influencé le mouvement coopératif et considèrent le Familistère comme une concrétisation de l'idée du phalanstère. La visite a lieu le 11 septembre 1937. Les noms de 83 des 162 congressistes venus à Guise ont été consignés après coup dans le Livre des visiteurs et visiteuses du Familistère, dont celui de Maigret, délégué de France représentant les sociétés coopératives de production parmi lesquelles, selon le Livre : L'Essor (peinture), la Fonderie des artistes, Estampes artistiques, Impression parisienne, Monteurs, Levageurs. Né dans une famille ouvrière, Louis Maigret travaille dès l'âge de 13 ans. Il s'instruit dans les universités populaires et suit les cours techniques de la Bourse du Travail de Paris. Il apprend la comptabilité. Volontaire pendant la Première Guerre mondiale, il reçoit la médaille militaire et la Croix de guerre. En 1919, ce militant socialiste lecteur de Proudhon et de Fourier démissionne de son poste de chef comptable à la Librairie Larousse pour fonder une société d'expertise comptable sous la forme d'une coopérative ouvrière de production, l'Institut de comptabilité qu'il dirige et où il enseigne la coopération. En 1920, Louis Maigret entre au conseil d'administration de la Chambre consultative des coopératives de production. En 1945, il est élu membre de l'ordre des experts comptables. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1946.