Philosophe et sociologue français.

Jean Stoetzel suit une classe préparatoire au lycée Louis-Le-Grand à Paris et il est reçu en 1932 en littérature à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm. Il fait partie d'un groupe d'élèves de l'École normale supérieure conduit au Familistère de Guise le 11 mai 1934 par le professeur Célestin Bouglé. Après avoir obtenu l'agrégation de philosophie en 1937, Stoetzel passe une année aux États-Unis à l'Université de Columbia, où il s'intéresse à une nouvelle discipline, la psychologie sociale, et découvre les enquêtes d'opinion menées par George Gallup. À son retour en France en 1938, il fonde l'Institut français d'opinion publique (IFOP), premier institut français de sondages, dont il fait un laboratoire de recherches et qu'il quitte avec fracas en 1979. Agent de liaison avec l'armée britannique en 1940, il revient en zone occupée pour enseigner la philosophie dans l'enseignement secondaire, entre au CNRS, rédige sa thèse de doctorat sur l'étude des opinions, et travaille pour le Service national des statistiques. Après la guerre, il enseigne à l'Université de Bordeaux puis à la Sorbonne, où il crée la chaire de psychologie sociale. De 1955 à 1968, Stoetzel dirige le Centre d'études sociologiques au sein du CNRS. Il fonde en 1960 la Revue française de sociologie.