Victor Marchand
Portrait paru dans le journal La Rénovation de mars-avril 1909
(photographie Bernard Desmars).
MARCHAND, Victor (Dijon, 1820 – Dijon, 1909)
Militaire, fouriériste et homme politique français.
Victor Marchand est fils d'un pharmacien de Dijon. Il entre à l'âge de vingt ans à l'École polytechnique. Un ami dijonnais architecte, Hippolyte Laureau, l'introduit dans le milieu fouriériste parisien animé par un ancien polytechnicien, Victor Considerant. Il sort de l'École polytechnique en 1842 pour entrer à l'École d'application d'artillerie et du génie de Metz où, Marchand et ses amis « avions accepté la partie réellement grande, belle et possible de la Théorie de Fourier » (Marchand, 1898, p. 40). Le Dijonnais fait une carrière militaire dans le Génie. Il sert en Algérie (de 1846 à 1849 et de 1851 à 1858), notamment dans la région de Mascara, où Henri Gautier fonde en 1846 l'Union agricole du Sig, et en Italie (1859). Il est ensuite affecté à Toulon, Verdun et Perpignan et, après la guerre franco-prussienne de 1870, à Dijon et Marseille pour s'occuper de fortifications. Marié en 1850 en premières noces à une cousine décédée en 1877, Marie-Hélène Jolivet, il se remarie en 1878 avec la jeune veuve d'un officier, Madame Sogny, décédée en 1883. Trois enfants naissent de ces deux unions. Marchand est nommé officier de la Légion d'honneur en 1857, chevalier en 1868, puis commandeur en 1880, alors qu'il est colonel directeur du Génie à Marseille. Il est mis à la retraite à la fin de 1880 et revient à Dijon. Il est élu conseiller général de Côte-d'Or en 1884. Abonné à la revue du Familistère, Le Devoir, il écrit le 4 avril 1884 à Godin pour lui proposer de publier en feuilleton dans les colonnes du journal un roman autobiographique, L'Utopiste, que Marchand a rédigé à partir de 1865 et qu'il a fait paraître en 1882. En 1886, il est élu maire de Dijon à la tête d'une liste de républicains radicaux. Le 3 avril 1887, Marchand écrit à Godin : « Je voudrais avoir quelque influence. J'en userais bien vite pour dire à qui voudrait l'entendre : le problème que vous cherchez est résolu. Allez voir le Familistère de Guise ». Le 22 avril 1887 suivant, au conseil général de Côte-d'Or, il émet le vœu que le gouvernement suive l'exemple du Familistère pour expérimenter l'association du capital et du travail. Marchand visite le Familistère le 15 juin 1888. Sa politique municipale marquée par de grands travaux se heurte à de nombreuses critiques qui aboutissent, en avril 1891, à de nouvelles élections anticipées, auxquelles il ne se représente pas.
Visite le 15 juin 1888 :
V. Marchand | Colonel du Génie en retraite, maire de Dijon | Guise 15 juin 1888.
Sources :
Guise, archives du Familistère : Registre des abonnés au Devoir, p. 11 ; lettre de Victor Marchand à Godin, 4 avril 1884 et 3 avril 1887.
Paris, Archives nationales, Légion d'honneur, dossiers nominatifs des titulaires de l'ordre : « Marchand, Jean Jacques Victor » (LH/1729/37), [en ligne], base Léonore, URL : http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH137/PG/FRDAFAN83_OL1729037v001.htm (consulté le 11 avril 2020).
Marchand (Victor), Vieux souvenirs d'un officier du Génie, par Victor Marchand, colonel du Génie en retraite, ancien maire de Dijon, Dijon, Imprimerie de Sirodot-Carré, 1898, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9752146v (consulté le 11 avril 2020).
Marchand (Victor), L'Utopiste, Paris, E. Plon et Cie, 1882, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6556766t/f11 (consulté le 14 avril 2020).
Barsu (Laurence), La municipalité Marchand : une expérience originale et inachevée, 1886-1891, Mémoire de maîtrise, sous la direction de Pierre Lévêque, Université de Dijon, 1987, p. 61 (référence aimablement communiquée par Bernard Desmars).