Ouvrier, coopérateur et homme politique socialiste belge.

Edward Anseele est l'un des sept enfants d'un cordonnier et d'une piqueuse de bottines. Il décide d'apprendre la typographie au moment où il s'engage dans l'Internationale ouvrière. Il participe à la création du Parti ouvrier socialiste flamand en 1877, dont il rédige le programme qui vise l'établissement du suffrage universel et la création de coopératives. Edward Anseele et Edmond Van Beveren fondent à Gand en 1881 le Vooruit (« En Avant »), à la fois coopérative, maison d'édition (le journal Vooruit est créé en 1884), mutuelle, etc. Le Vooruit donne naissance à un véritable empire coopératif en Flandre (auquel Anseele donne un développement capitaliste contesté au XX^e siècle). Il participe à la création du Parti ouvrier belge en 1885. Anseele a aussi à la même époque une activité littéraire. Il écrit des romans sociaux et donne une traduction du Germinal de Zola (1885) Anseele visite le Familistère de Guise le 25 octobre 1887 en compagnie de son compatriote wallon Louis Bertrand. Le 23 novembre suivant, Godin écrit au socialiste Benoit Malon : « J'ai été aussi charmé de la visite de Louis Bertrand et Anseele qu'ils ont pu l'être eux-mêmes de ce qu'ils ont étudié du Familistère. J'ai eu le plaisir de voir en eux des socialistes qui vont au fond des choses et s'attachent, sans prévention ni idées préconçues, aux faits pratiques comme corollaires indispensables de toute théorie. » Comme Bertrand, Anseele exerce plusieurs mandats politiques locaux et nationaux. Élu conseiller communal de Gand en 1895, il en est le premier échevin presque sans discontinuer de 1909 à 1933. Il devient député socialiste de Liège en 1896, puis de Gand de 1900 à 1936. Edward Anseele occupe les fonctions de ministre du Travail (1918-1921) puis de ministre des Communications (1925-1927) des gouvernements belges de l'après-guerre. Un important monument à Edward Anseele, sculpté en granit rouge par Jozef Cantré, est inauguré en 1948 sur la place de France au centre de Gand.