Laurence Gronlund.
Portrait paru dans le journal San Francisco Call du 4 janvier 1895.
GRONLUND, Laurence (Copenhague, 1846 – New York, 1899)
Avocat et écrivain socialiste américain.
Né au Danemark, Laurence Gronlund émigre aux États-Unis en 1867, où il achève des études de droit tout en enseignant l'allemand. Il devient avocat à Chicago en 1869. Il se marie en 1881 à Boston (États-Unis) avec Alma C. Holm (1860-1888). Partisan du socialisme, Gronlund rédige un premier ouvrage en 1878, The Coming Révolution: Its Principles, avant de publier en 1884 The Co-operate Commonwealth in its Outlines (Esquisse de la république coopérative), qu'il présente comme l'exposé d'un socialisme allemand digéré par un esprit anglo-saxon. Le livre est la première tentative de formulation d'un socialisme proprement américain et il connaît un succès très important aux États-Unis. Les idéaux de Gronlund sur l'avènement d'une société démocratique sans gouvernement ni lois seront popularisés par l'utopie d'Edward Bellamy, Looking Backward, 2000-1887 (1888). En 1886, Gronlund, accompagné par sa femme et leur fille de 6 ans et demi, voyage en Grande-Bretagne pour présenter The Co-operate Commonwealth. Il souhaite ensuite se rendre en France pour rédiger Ça ira! or Danton in the French Revolution (1887) et aussi dans l'espoir d'une amélioration de la santé de sa femme, phtisique. De Londres, il correspond en français avec Godin avec lequel il a des connaissances communes, le socialiste américain Edward Howland et le coopérateur anglais Edward Owen Greening. Ils échangent des livres et le journal du Familistère, Le Devoir, rend compte du Co-operative Commonwealth. Gronlund et Godin se trouvent en sympathie d'idées. Le 12 avril 1886, Gronlund fait à Godin une proposition : « L'automne, et l'hiver prochain (sic) je prononcerai des discours d'un bout de la Grande-Bretagne à l'autre, et l'année suivante, je ferai le même dans tous (sic) les grandes villes des États-Unis. L'une des lectures doit être "la Familistère in Guise", et pour cet objet je devrais devenir intime avec l'esprit de votre fondation. Puis-je devenir, avec ma famille, locataire de votre Familistère pendant plusieurs de mois ? Edward Vansittart Neale Les premiers trois mois doivent être dévoués à écrivant le "Danton" (c'est-à-dire 6 heures la journée). Mon autre temps, je placerai volontierement à votre disposition ». Gronlund séjourne au Familistère d'octobre à décembre 1886 et réalise alors des traductions en anglais de textes de Godin, notamment une traduction du livre Le Gouvernement : ce qu'il a été, ce qu'il doit être, et le vrai socialisme en action (1883), que Godin demande à Arthur Herbert Dyke Acland et à de réviser. Dans le Livre des visiteurs et visiteuses du Familistère, Gronlund semble redevable à Godin, mais en 1890, l'Américain publie un compte-rendu sévère de son séjour dans le mensuel de Boston The Arena. Il y décrit un Godin ne tolérant pas la contradiction et un Palais social triste et ennuyeux.
Séjour d'octobre à décembre 1886 :
Christmas day, 1886. | I want to express my thanks to M. Godin for the | kindness he has shown me and the facilities he has | given me during three months | for studying his great work the "Familistère". | Laurence Gronlund.
Noël 1886. Je veux exprimer mes remerciements à M. Godin pour la gentillesse qu'il m'a témoignée et pour les moyens qu'il m'a donnés durant trois mois pour étudier sa grande œuvre, le Familistère. Laurence Gronlund.
Sources :
Guise, archives du Familistère : lettres de Laurence Gronlund à Godin, 2 avril 1886, 12 avril 1886 et 23 mai 1886.
Paris, Bibliothèque centrale du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance de Godin (FG 15) : lettres de Godin à Laurence Gronlund, 30 janvier 1886, 14 avril 1886, 26 mai 1886, 19 septembre 1886, 25 septembre 1886, 18 janvier 1887 ; lettre de Godin à Edward Vansittart Neale, 15 octobre 1886 et 16 novembre 1886 ; lettre de Godin à Arthur Herbert Dyke Acland, 3 novembre 1886 ; lettre de Godin à Barnes, éditeur de The Age of Steel, 7 décembre 1886.
« Le mouvement socialiste dans les deux mondes », Le Devoir, t. 10, n° 386, 31 janvier 1886, p. 69-71, [en ligne], le Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/gpage.cgi?p1=70&p3=P1132.10%2F100%2F70%2F0%2F0 (consulté le 28 février 2020).
Gronlund (Laurence), « Godin’s Social Palace », The Arena, vol. 1, décembre 1889 – mai 1890, Boston, Arena Publishing Co., 1890, p. 692-698.
Chalmers (W. Ellison), « Gronlund, Laurence (July 13, 1846 - Oct. 15, 1899) », dans Malone (Dumas) éd., Dictionary of American Biography, vol. 8, New York, Charles Scribner's Sons, 1943, p. 14-15, [en ligne], Internet Archive, URL : https://archive.org/details/dictionaryofamer08ilamer/page/14 (consulté le 28 février 2020).
Gemorah (Solomon), « Laurence Gronlund - Utopian or Reformer? », dans Science & Society, vol. 33, n° 4 (automne-hiver 1969), p. 446-458n [en ligne], JSTOR, URL : www.jstor.org/stable/40401441 (consulté le 28 février 2020).
« Laurence Gronlund », [en ligne], Wikipédia, URL : https://www.idref.fr/256625913€https://en.wikipedia.org/wiki/Laurence_Gronlund (consulté le 17 novembre 2013).
Familysearch, [en ligne], URL : https://www.familysearch.org/search/tree/results?q.givenName=LAurence&q.surname=Gronlund (consulté le 17 novembre 2013).