Arthur Herbert Dyke Acland

Photographie W. & D. Downey (détail), éditée en 1894
(collection National Portrait Gallery, Londres / Creative Commons).

ACLAND, Arthur Herbert Dyke (Holnicote, Sommerset, Royaume-Uni, 1847 – Londres, 1926)

Professeur et coopérateur anglais.

Arthur Herbert Dyke Acland est issu d'une famille noble. Il est le troisième fils de Sir Thomas Dyke Acland, un partisan d'une réforme de l'éducation, et de Mary Mordaunt. Arthur étudie le droit et l'histoire moderne à Oxford. Il est diplômé en 1873. Destiné à une carrière ecclésiastique, il renonce aux ordres pour se tourner vers la politique et les questions sociales après un voyage en 1875 dans le nord industriel de l'Angleterre, et notamment un séjour dans le club des travailleurs de Rochdale. Il exerce ensuite des fonctions éducatives à Oxford. En 1877, Acland est nommé responsable du programme de conférences et d'enseignement de l'Université d'Oxford dans les grandes villes d'Angleterre et du Pays-de-Galles. Considérant que l'éducation des classes populaires est le fondement d'une société démocratique, il développe une activité de conférencier dans les villes industrielles du nord de l'Angleterre et il établit alors de solides relations avec le milieu des coopérateurs. Il contribue à l'organisation du Congrès coopératif à Oxford en 1882. En 1884, Acland est employé en tant qu'économe principal du Bailliol College à Oxford. Il publie un ouvrage sur la coopération avec Benjamin Jones, Working Men Co-operators: the Artisans Cooperative Movement in Great Britain (1884) et il s'engage dans le mouvement coopératif britannique, au sein duquel il est chargé des questions d'éducation. Membre du Parti libéral, Acland est élu au Parlement britannique en décembre 1885. C'est en se rendant au Congrès coopératif de Lyon qu'Acland et Edward Vansittart Neale font, à l'invitation de Godin, halte au Familistère, où ils séjournent du 15 au 17 septembre 1886. À la suite de cette visite, Godin correspond avec Acland. Il soumet à son appréciation une traduction en anglais d'un de ses livres, Mutualité nationale contre la misère (1883), par Laurence Gronlund, dans le but de savoir s'il peut confier à ce dernier la traduction d'un autre de ses livres, Le Gouvernement : ce qu'il a été, ce qu'il doit être, et le vrai socialisme en action (1883). Godin demande aussi à Acland d'interroger des éditeurs londoniens sur la possibilité de publier Le Gouvernement... en anglais. Acland consacre sa vie à la question de l'éducation des classes populaires, au travers d'initiatives individuelles comme la fondation en 1887 de la National Association for Technical Education ou de sa participation au gouvernement de 1892 à 1895. Alice Sophia Cunnigham (1849-1935), qui épouse Arthur Acland en 1873, est également engagée dans le mouvement coopératif britannique, qu'elle cherche à ouvrir davantage aux coopératrices.

Visite du 15 au 17 septembre 1886 :

A.H.D. Acland M. P. Senior Bursar of Balliol College, Oxford. | I came here for a most delightful visit with my old friend Mr Neale, | and I give my most sincere and hearty thanks to M. and Mme Godin | for allowing me the opportunity of seeing so admirable an institution | as the Familistère where working men and women and their | children are happier and better educated as it appears to me | than anywhere else that I have ever seen. May their noble | example be followed in many other places in the years to come. Sept 15 - 17 1886.

A.H.D. Acland, membre du Parlement, économe principal du Balliol College d'Oxford. Je suis venu ici pour une visite des plus agréables avec mon vieil ami M. Neale, et je remercie sincèrement et de tout mon cœur M. et Mme Godin de m'avoir donné l'opportunité de voir une institution aussi admirable que le Familistère où des ouvriers, des ouvrières et leurs enfants sont, me semble-t-il, plus heureux et mieux éduqués que partout ailleurs. Espérons que leur noble exemple sera suivi dans de nombreux autres lieux dans les années à venir.

Sources :

Guise, archives du Familistère : lettre d'Arthur Hebert Dyke Acland à Godin, 20 juin 1887.
Paris, Bibliothèque centrale du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance de Godin (FG 15) : lettres de Godin à Edward Vansittart Neale, 30 juillet 1886 et 3 septembre 1886 ; lettre de Godin à Edouard de Boyve, 8 septembre 1886 ; lettres de Godin à Arthur Hebert Dyke Acland, 3 novembre 1886, 11 novembre 1886 et 16 novembre 1886. 
Bellamy (Joyce), Bing (H. F.), « Acland, Sir Arthur Herbert Dyke (1847-1926) », dans Bellamy (Joyce M.) et Saville (John), Dictionary of Labour Biography, vol. 1, New Jersey, 1972, p. 6-8, [en ligne], Internet Archive, URL : https://archive.org/details/dictionaryoflabo0000bell/page/6 (consulté le 25 février 2020).
Ockwell (Anne), « Acland, Sir Arthur Herbert Dyke, thirteenth baronet (1847-1926) », dans Matthiew (Henry Colin Gray) et Harrisson (Brian) éd., Oxford Dictionary of National Biography, in Association with the British Academy, from the Earliest Times to the Year 2000, Oxford, New York, Oxford University Press, 2004, vol. 1, p. 148-151, [en ligne], Internet Archive, URL : https://archive.org/details/oxforddictionary01matt/page/148 (consulté le 25 février 2020).
« Acland (Sir) Arthur Hebert Dike », Le Maitron. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, [en ligne], version mise en ligne le 12 décembre 2009, dernière modification le 12 décembre 2009, URL : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article75282 (consultée le 26 février 2020).