Réformateur socialiste, coopérateur et libre-penseur anglais.

George Jacob Holyoake est le fils aîné d'une famille de treize enfants. Son père est imprimeur et sa mère est boutonnière. Il travaille comme ouvrier de fonderie de 1830 à 1839 et suit à partir de 1836 les cours du Mechanic's Institute de Birmingham. Holyoake y développe un intérêt pour l'arithmétique et la géométrie comme pour l'astronomie et la phrénologie. Il adhère à la même époque à la doctrine du socialiste Robert Owen. Il se marie en 1839 avec Eleanor Williams, avec laquelle il a sept enfants. Converti à l'athéisme, Holyoake est condamné à six mois de prison pour blasphème en 1842. Il devient le principal propagandiste du socialisme owéniste. Il multiplie les conférences et il édite plusieurs journaux, dont The Reasoner, journal de la libre-pensée qui paraît chaque semaine de 1846 à 1861. Holyoake qualifie sa pensée de « séculariste » pour signifier son indépendance par rapport à l'État et à l'Église. Il s'engage dans les diverses entreprises de réforme sociale. Holyoake participe de façon déterminante au développement du mouvement coopératif au Royaume-Uni. Son ouvrage Self-Help by the People (Londres, 1858) établit la réputation et la légende des pionniers de Rochdale. II est l'un des initiateurs du Congrès de la coopération de Londres en 1869. Holyoake est un auteur prolifique. Comme il l'indique dans le Livre des visiteurs et visiteuses du Familistère en 1885, il publie plusieurs ouvrages sur l'histoire du mouvement coopératif. Godin entre en relation avec Holyoake en 1880 : Godin lui écrit alors pour obtenir l'autorisation de publier dans le journal Le Devoir des extraits traduits en français par Marie Moret de son ouvrage The History of Co-operation in Rochdale: the Society of Equitable Pioneers (1879). L'histoire des équitables pionniers de Rochdale est publiée en feuilletons dans Le Devoir de mai à juillet 1881. Holyoake visite le Familistère de Guise à deux reprises : en juillet 1885 en compagnie de James Johnston et d'Edward Vansittart Neale, à l'occasion du congrès coopératif de Paris, et le 25 septembre 1887 en compagnie de sa fille Emilie et du même Neale, à l'occasion du congrès coopératif de Tours. Le 14 septembre 1886, il adresse ses félicitations à Godin et à Marie Moret, qui se sont mariés le 14 juillet précédent, en leur précisant qu’il lit la traduction anglaise de Solutions sociales de Godin. À la fin de sa vie, Holyoake est révéré par les coopérateurs en raison de ses relations avec les pionniers du mouvement.