Émile Acollas.

Photographie Atelier Nadar, avant 1885 
(Bibliothèque nationale de France).

ACOLLAS, Émile (La Châtre, Indre, 1826 – Asnières, 1891)

Juriste français et homme politique socialiste.

Étudiant en droit à Paris en 1844, Émile Acollas est, en mai 1849, secrétaire du comité démocratique socialiste de l'Indre. Ami de Garibaldi et des principaux démocrates et socialistes français sous le Second Empire, partisan d'une égalité des femmes et des hommes, il critique le code Napoléon et propose la refonte de la législation civile dans un sens démocratique. Il écrit de nombreux ouvrages sur le sujet. Acollas est l’un des organisateurs parisiens du premier congrès de la Ligue de la paix et de la liberté (Genève, 1867). Il est emprisonné pour manoeuvre subversive. En 1870, il accepte la chaire de professeur que lui propose la faculté de droit de l'Université de Berne (Suisse). La Commune de Paris le désigne comme doyen de la Faculté de droit de Paris, mais il ne rentre à Paris qu'en septembre 1871. Jules Simon, ministre de l'Instruction publique de 1871 à 1873, lui refuse alors l’autorisation d’ouvrir un cours de droit politique et un cours de droit civil à l’usage des ouvriers.  Godin, dont la bibliothèque contient plusieurs œuvres d'Acollas, entre en relation épistolaire avec l'auteur le 19 juillet 1880, pour lui adresser un exemplaire de Mutualité sociale (qui comprend les statuts de l'Association coopérative du capital et du travail) et pour solliciter sa participation à la rédaction du Devoir, la revue du Familistère. Les 29 août et 5 septembre suivants, le journal publie, sous la plume du coopérateur Auguste Fabre, un long commentaire du livre d'Acollas sur le mariage, conçu comme une association de liberté et d'égalité : Le mariage, son présent, son passé, son avenir (Paris, A. Marescq aîné, 1880). Ce n'est que trois ans plus tard, le 30 juillet 1883, qu'Émile Acollas visite le Familistère de Guise. Godin et Acollas conservent des relations cordiales : en 1883, la manufacture de Guise fabrique un poêle pour le juriste et en 1886, ce dernier adresse à l'industriel les sept volumes de sa série d'ouvrages « Le droit mis à la portée de tout le monde ».

Visite le 30 juillet 1883 :

Emile Acollas | 30 Jlt 83

Sources :

Paris, Bibliothèque centrale de prêt du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance (FG 15) : lettres de Godin à Émile Acollas, 19 juillet 1880, 4 septembre 1883 et 21 août 1886.
Fabre (Auguste), « Le mariage. Son passé, son présent, son avenir par Emile Acollas » I et II, Le Devoir, t. 4, n° 103, 29 août 1880, p. 557-559 et n° 104, 5 septembre 1880, p. 571-574, [en ligne], le Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?P1132.4/558/100/834/0/0 et http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?P1132.4/572/100/834/0/0 (consulté le 1er octobre 2019).
« ACOLLAS Émile [ACOLLAS Pierre, René, Paul, Émile] », Le Maitron. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, [en ligne], notice mise en ligne le 19 juillet 2016, dernière modification le 4 septembre 2018, [en ligne], URL : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article182602 (consulté le 1er octobre 2019).