Écrivain et spirite américain.

Henry Lacroix est né aux États-Unis d'un père canadien et d'une mère, Henriette Lalumière, américaine d'origine canadienne francophone. Élevé au Canada après la mort de ses parents (en 1833 et 1834), Henry Lacroix a le goût des voyages dès l'adolescence. En 1844, il embarque comme marin pour trois ans de périple à travers le Pacifique et l'Atlantique. Il se marie en 1850 avec une canadienne Eliza Weilbrenner (1830-1877), avec laquelle il a quinze enfants, dont douze morts en bas-âge. Henry Lacroix publie plusieurs brochures en français et en anglais au Canada, à Montréal, dans les années 1860 et 1870, dont La Charité et son opportunité actuelle (1863), dédié « aux ouvriers malheureux de la France ». Il se convertit au spiritisme en 1855. Il décrit ses expériences spirituelles quotidiennes, avec ses enfants défunts notamment, dans un livre édité par la Librairie des sciences psychologiques à Paris en 1889 : Mes expériences avec les esprits. Il assiste aux séances de communication spirituelle données par des médiums réputés à Montréal au Québec (où il habite avec sa famille) et à New York, Chicago, Philadelphie ou Boston, et dans le même but voyage à six reprises en Europe, d'Angleterre en Russie, ou se rend en Algérie. Il effectue de longs séjours à Paris, où il est accueilli par Pierre-Gaëtan Leymarie, le successeur d'Allan Kardec à la tête du mouvement spirite français. En 1881, Lacroix rencontre au siège de la Revue spirite, 5 rue Neuve-des-Petits-Champs à Paris, l'Américain Daniel Follansbee Morril, venu en France pour étudier le Familistère. Et c'est au même endroit qu'il fait la connaissance de Godin. À l'invitation de ce dernier, Lacroix visite le Familistère de Guise le 5 juillet 1882, alors qu'il se rend à Bruxelles pour assister à un congrès spirite. D'après la correspondance qu'il adresse de Paris le 15 mai 1883 au journal spirite de Philadelphie Mind and Matter, et dans laquelle il décrit le Familistère, Henry Lacroix est retenu un jour supplémentaire par Godin au Familistère « pour organiser un cercle et instruire quelque quinze personnes qui nous soutiennent en vraie fraternité ». Il écrit à Godin depuis Montréal en janvier 1884 pour solliciter l'intervention de l'industriel afin de faciliter le voyage que le célèbre médium Henry Slade doit faire à Paris pour y accomplir des « expériences psychologiques » : « Veuillez présenter à Madame Marie mes excellents souvenirs, ainsi qu'aux spirites de votre entourage que j'ai rencontrés avec tant de plaisir », conclut Henry Lacroix. Godin et Marie Moret avaient rendu visite à Henry Slade à Bruxelles en 1877 lors d'un précédent voyage en Europe du médium américain.