Journaliste et écrivain libre-penseur américain.

Ancien membre éminent de la colonie shaker de Mount Lebanon (État de New York), DeRobigne Mortimer Bennett quitte la communauté religieuse en 1846 pour épouser Mary Wicks, elle-même institutrice chez les shakers. Le couple s'engage dans différentes affaires aux États-Unis. Tout en conservant de l'estime pour ses anciens coreligionnaires, Bennett lit Voltaire, Charles Darwin ou Thomas Paine, et il se fait le défenseur de la libre pensée. Opposé au dogmatisme religieux et au puritanisme, engagé en faveur de l'abolition de l'esclavage et de l'émancipation par l'éducation, il est l'auteur de nombreux ouvrages censurés. En 1873, il fonde le journal new-yorkais The Truth Seeker puis en 1877 l'association Free Thinkers. Il est également membre de la National Liberal League, association de libres-penseurs partisans d'une totale séparation des églises et de l'État. Le journal The Truth Seeker milite pour le contrôle des naissances ou les droits des femmes ; l'inconséquence de la Bible et l'hypocrisie des cléricaux sont parmi ses sujets favoris. Ses écrits valent à Bennett d'être condamné à un an de prison en 1879. À sa libération, ses amis le chargent de les représenter à Bruxelles au congrès des libres-penseurs, où il se rend en compagnie d'Albert Leighton Rawson. Les deux compagnons, en chemin vers la Belgique, visitent le Familistère de Guise le 25 août 1880, où ils retrouvent leur compatriote libre-penseuse Augusta Cooper-Bristol. En 1881, Bennett entreprend un voyage d'un an autour du monde. Il meurt peu après son retour aux États-Unis.