Charles Pellarin.

Photographie anonyme, seconde moitié du XIXe siècle
(collection Familistère de Guise).

PELLARIN, Charles (Jugon, Côtes-d'Armor, 1804 – Paris, 1883)

Médecin, journaliste et fouriériste français.

Charles Pellarin est né d'un père gendarme et d'une mère issue d'une famille de marins de la noblesse bretonne. Il devient en 1827 chirurgien de la marine, diplômé de l’école de santé navale de Brest. C'est dans cette ville qu'il découvre en 1831 le saint-simonisme. Il démissionne de la Marine et rejoint ses frères saint-simoniens dans leur retraite de Ménilmontant à Paris en 1832, leur cède tous ses biens, mais quitte rapidement la communauté. Il se rallie à la doctrine de Charles Fourier et à l'École sociétaire ; il travaille comme rédacteur au journal Le Phalanstère, où il collabore étroitement avec le maître, à La Démocratie pacifique, ou à L'Impartial de Besançon. En 1840, Pellarin soutient une thèse de doctorat en médecine à Paris et il s'établit comme médecin de quartier à Montrouge, au sud de la capitale. Il publie en 1843 une biographie de Charles Fourier, Fourier, sa vie et sa théorie, qui devient la Bible des fouriéristes. En 1854, il devient le beau-frère d'Émile Littré en épousant la sœur de la femme du lexicographe. Dans les années 1860, il soutient François Barrier dans son entreprise de reconstruction de l’École sociétaire ; Barrier et Pellarin se chargent de la rédaction de la revue La Science sociale entre 1867 et 1870. Pellarin est partisan de l’essai phalanstérien d'association intégrale. Il préside régulièrement le banquet qui célèbre chaque 7 avril l’anniversaire de la naissance de Fourier. Il visite le Familistère le 31 juillet 1880. Le 18 novembre suivant, il publie une critique élogieuse de l'institution de Guise dans la Critique philosophique : Pellarin regrette que Godin ait renoncé à certains aspects de la théorie sociétaire, et qu'il ne joigne pas l'agriculture à l'industrie, mais affirme que sa visite l'a « confirmé dans la pensée que ce qui se poursuit à Guise est une grande étape vers le régime de l'harmonie ». À la demande de Godin, Pellarin rédige des articles pour la revue du Familistère, Le Devoir. En première page du numéro du 30 décembre 1883 du journal, Édouard de Pompéry signe une nécrologie de Charles Pellarin, « Voltairien et libre-penseur », décédé le 12 décembre précédent, qu'il complète par une bibliographie de ses travaux.

Visite le 31 juillet 1880 :

Pellarin Charles, docteur, | 71 avenue d'Orléans Paris | 31 juillet 1880.

Sources :

Pellarin (Charles), Souvenirs anecdotiques. Médecine navale, saint-simonisme, chouannerie, Paris, Librairie des sciences sociales, 1868, [en ligne], Gallica, URL :  ark:/12148/bpt6k204630c (consulté le 6 septembre 2019).
Pellarin (Charles), « Une visite au Familistère de Guise », La Critique philosophique, n° 42, 18 novembre 1880, p. 246-255.
Pompéry (Édouard de) « Le docteur Pellarin », Le Devoir, t. VII, 30 décembre 1883, p. 817-818, [en ligne], Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?P1132.7/817/90/832/0/0 (consulté le 6 septembre 2019).
Valentin (Michel), « Charles Pellarin (1804-1883), médecin de la marine, saint-simonien et fouriériste, beau-frère de Littré », Histoire des sciences médicales, 1981, 15 (3), pp. 241-250, [en ligne], Société française d'histoire de la médecine, URL : http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1981x015x003/HSMx1981x015x003x0241.pdf (consulté le 6 septembre 2019).
Guengant (Jean-Yves), « Charles Pellarin, l’enfance d’une passion (1805-1833) », charlesfourier.fr, [en ligne], article mis en ligne en mars 2008, URL : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article514 (consulté le 5 septembre 2019). 
Desmars (Bernard), Militants de l’utopie ? Les fouriéristes dans la seconde moitié du XIXe siècle, Dijon, Les Presses du réel, 2010 (nombreuses références rencensées dans l'idex des noms de personnes publié par Bernard Desmars sur le site charlesfourier.fr, [en ligne], URL : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article870 (consulté le 6 septembre 2019).