Journaliste, écrivain et traducteur russe.

Mikhail Osipovich Achkinazi (ou Ashkinazi) est né dans une famille juive d'Odessa. Il s'inscrit à la Faculté de médecine de Kiev mais, malade, n'achève pas ses études. Au milieu des années 1870, il participe à l'agitation révolutionnaire à Odessa. Il émigre de Russie au début de 1878 peu après l'arrestation en janvier du chef du groupe anarchiste d'Odessa. Il se rend en Italie, puis en Suisse et enfin en France, où il s'installe à Paris. Mais il a déjà voyagé en France auparavant puisqu'il séjourne au Familistère de Guise du 3 au 5 septembre 1874 en qualité d'étudiant de l'Université de Nouvelle Russie à Odessa, université fondée en 1865 par le tsar Alexandre II. À Paris, Mikhail Achkinasi se consacre à la traduction d’ouvrages d'auteurs russes (Tourgueniev, Tolstoï, Gogol, etc.) ainsi qu’à la rédaction d’articles et de livres publiés sous son nom ou sous le pseudonyme de Michel Delines : Victimes du Tzar (1881), La France jugée par la Russie (1887), La chasse aux juifs, histoire d’hier et d’aujourd’hui (1887) ou Russie, nos alliés chez eux (1897). En 1888, il rencontre à Paris le compositeur Tchaïkovski, avec qui il se lie d'amitié et dont il traduit en français le livret de l'opéra Eugène Onéguine. Achkinasi devient aussi un collaborateur de la revue du Familistère, Le Devoir. En 1881, il y publie la traduction d’un article russe, « Oublié sur le champ de bataille. Souvenirs d'un blessé russe », ainsi qu’une série d'articles sur les enfants abandonnés en Russie et à Londres.