Journaliste, écrivain et homme politique français.

Louis Reybaud, fils de négociant marseillais, fonde une raffinerie de sucre avec son frère puis parcourt l'Orient avant de s'installer à Paris en 1829. Proche d'Adolphe Thiers, il défend les idées libérales dans la presse. En 1836, il épouse la veuve d’un négociant marseillais et commence à publier une série d'articles sur les théories de réforme sociale – celles de Saint-Simon, de Fourier, d'Owen et de Cabet –, parue vers 1840 sous le titre Études sur les réformateurs ou socialistes modernes. L'influence de ces travaux est sensible dans Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale (1842), rare exemple de roman social du XIXe siècle à avoir connu un succès immédiat. Reybaud y évoque les expérimentations d’Owen et se pose en partisan d’un moralisme réformateur : suppression des cabarets pour ouvriers, encouragement à l’épargne… Élu député des Bouches-du-Rhône en 1848, il devient rapporteur de la commission d'inspection des colonies agricoles en Algérie en 1849. Il soutient le gouvernement conservateur mais désapprouve le coup d'État de 1851. Louis Reybaud visite le Familistère de Guise vers 1866. Il lui consacre un article très critique dans la Revue des deux mondes en 1872, dans lequel il raille les « bouffées d'orgueil » de Godin dans son ouvrage Solutions sociales (1871), et un chapitre entier du volume des Études sur le régime des manufactures, paru en 1874.