Enseignant, fouriériste et homme politique français.

Issu d'un milieu populaire, Charles Corbeau devient enseignant puis sous-directeur de l'École normale d'Évreux dirigée par Arsène Meunier, que les opinions démocratiques et libre-penseuses rendent suspect auprès des autorités. En 1840, il épouse la fille de Meunier et en 1841, il s'abonne au journal fouriériste La Phalange. Corbeau s'installe à Paris en 1842 où il exerce en tant qu'instituteur privé puis est nommé en 1845 sous-inspecteur des écoles primaires dans la Marne. Il est muté dans l'Eure en 1848, mais il démissionne après l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte pour fonder une école professionnelle à Évreux. Républicain et démocrate, Corbeau est élu au conseil municipal d'Évreux en 1869 et réélu pendant trois décennies ; il est maire d'Évreux en 1882-1883. Il entre en 1877 au conseil général de l'Eure, où il siège jusqu'à la fin de sa vie et dont il devient le vice-président. Les mandats politiques de Corbeau sont marqués par son engagement en faveur de l'éducation populaire ; le développement de l'enseignement primaire supérieur pour les classes laborieuses est pour lui une question de justice distributive. Il est décoré de la Légion d'honneur en 1880. Charles Corbeau visite le Familistère de Guise au cours de l'été 1887. Il est abonné à la revue du Familistère, Le Devoir. Corbeau est partisan de la coopération et de l'association du capital, du travail et du talent, il érige la solidarité en quatrième vertu républicaine et il est adepte d'une religion naturelle. Il est fidèle à ses convictions fouriéristes jusqu'à la fin de sa vie. Selon la volonté de Corbeau, à l'occasion de ses funérailles en 1905, un de ses anciens élèves lit sur sa tombe son « testament » dans lequel il expose sa foi en l'avènement d'une société d'harmonie.