PRÉTAT, Charles-Émile (Paris, 1825 – Waterbury, Connecticut, États-Unis, 1880)
Graveur et dessinateur français.
Charles-Émile Prétat émigre à New York en 1851 pour diriger la succursale américaine d'une bijouterie française. En 1853, il épouse Matilda Grenelle, avec laquelle il aura sept enfants. Prétat travaille à New York pour Tiffany & Co puis s'installe avec sa famille à Waterbury (Connecticut) en 1874, où il travaille comme créateur de modèles d'orfèvrerie, sculpteur et expert en pierres précieuses. Godin entre en relation avec Prétat par l'intermédiaire de la « godiniste » américaine Marie Howland. Il correspond avec lui en 1886. Le fondateur du Familistère demande à Prétat, parfaitement bilingue, de superviser la traduction par Marie Howland de Solutions sociales (1871), qui doit paraître chez John Lovell à New York. Pour mettre à jour la présentation du Familistère dans cette édition, Godin demande aussi à Prétat de traduire une étude publiée en 1884 dans Le Devoir. Le 15 juillet 1886, Prétat, qui prépare un voyage en France, écrit à Godin : « Après 35 ans d'absence, je vais revoir ma chère France, des amis qui m'attendent après une si longue séparation et avoir le bonheur de vous voir et de vous témoigner ce que mon cœur apprécie et partage de votre religion et de votre humanité ». Il visite le Familistère en septembre 1886 puis repart aux États-Unis. Le 2 décembre 1886, à la demande de Godin, Prétat lui envoie des prospectus sur les machines à écrire et rend compte des dernières livraisons de la traduction de Solutions sociales : « Le souvenir de votre gracieuse hospitalité, au milieu des grandes choses qu'il m'a été donné de contempler et d'admirer, est un trésor que je garderai avec délice jusqu'à mon dernier jour. J'y puiserai l'espoir de temps meilleurs et la consolation des malheurs présents ». Charles-Émile Prétat est abonné à la revue du Familistère, Le Devoir.
Visite en septembre 1886 :
Des remerciements sincères pour | l'affabilité que m'a témoigné (sic) Mr Godin | et l'expression de mon profond respect. | C.E. Prétat | Waterbury | Conn | Etats-Unis d'Amérique.
Sources :
Guise, archives du Familistère : lettre de Charles-Émile Prétat à Godin, 15 juillet 1886 et 2 décembre 1886 ; Registre des abonnés au Devoir, p. 64.
Paris, Bibliothèque centrale du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance de Godin (FG 15) : lettre de Godin à John Lovell, 2 mars 1886 ; lettre de Godin à Charles-Émile Prétat, 2 mars 1886 ; lettre de Godin à Marie Howland, 3 mars 1886.
Deynaud (Simon), « Familistère de Guise », Le Devoir, t. 8, n° 290, 30 mars 1884, p. 194-208, [en ligne], le Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/gpage.cgi?p1=1x194&p3=P1132.8%2F100%2F837%2F0%2F0 (consulté le 25 février 2020).
Godin (Jean-Baptiste André), Social Solutions (traduit du français en américain par Marie Howland, avec en addendum une étude sur le Familistère par Simon Deynaud, parue dans Le Devoir le 30 mars 1884, traduite par Charles-Émile Prétat), New York, John W. Lovell Company, 1886, [en ligne], Internet Archive, URL : https://archive.org/details/socialsolutions00godigoog/page/n7/mode/2up (consulté le 25 février 2020).
Anderson (Joseph), éd., The Town and City of Waterbury, Connecticut, from the Arboriginal Periode to the Year Eighteen Hundred ans Ninety-Five, New Haven, The Price & Lee Company, 1896, vol. III, p. 1037, [en ligne], Internet Archive, URL : https://archive.org/details/towncityofwaterb03ande/page/1036 (consulté le 24 février 2020).
« Collecting by Design : Frederik E. Prétat », Queenofsienna, [en ligne], URL : https://queenofsienna.wordpress.com/2015/03/28/collecting-by-design-frederick-e-pretat/ (consulté le 25 février 2019).