MIJOUL, Frédéric (?, 1830 – Paris, 1891)

Journaliste français.

Frédéric Mijoul est un socialiste républicain réfugié pendant le Second Empire à Londres, où il participe avec les socialistes européens exilés aux tentatives d'organisation d'un mouvement révolutionnaire international. De retour en France, il est candidat radical socialiste aux élections municipales de Paris, dans le Ier arrondissement, en 1884 et 1887, mais ne réussit pas à être élu. Il est à cette époque qualifié d'ancien négociant (Le XIXe siècle, 20 août 1885). Le 14 mai 1886, il prononce une conférence sur le Familistère devant le Comité radical socialiste du premier arrondissement de Paris. Elle est retranscrite au mois de juillet suivant dans La Revue Socialiste de son ami Benoît Malon, dont Mijoul est un collaborateur régulier. Mijoul fait une longue et élogieuse description des institutions du Familistère : « Il est d'usage dans le milieu des orthodoxes de l'économie politique d'appeler utopistes et rêveurs les socialistes qui demandent l'extinction du paupérisme. Ces messieurs ont toujours fait comme s'ils ignoraient les résultats obtenus au Familistère de Guise. » (La Revue socialiste, juillet 1886, p. 617) C'est à la suite de cette conférence, probalement en juin 1886, que Mijoul, avec la recommandation de Benoit Malon, visite le Familistère de Guise en compagnie d'Isabelle Heurtebize. François Mijoul meut à Paris à l'âge de 61 ans ; il est inhumé civilement le 2 mars 1891 au cimetière du Père-Lachaise (Le Rappel, 2 mars 1891). Dans la nécrologie qu'il publie en mars 1891 dans La Revue socialiste, Benoit Malon écrit : « En F. Mijoul, la Revue socialiste perd un de ses meilleurs amis de la première heure, et la République sociale, un de ses plus nobles et de ses plus généreux serviteurs. Mijoul était sur la brèche depuis 1848. Il combattit en Juin, et il connut les pontons de Cavaignac, en attendant l'exil de Louis-Bonaparte. » (La Revue socialiste, mars 1891, p. 342)

Visite en 1886 :

J'admire l'établissement socialiste établi | à Guise par l'éminent M. Godin. | F. Mijoul. | 10 rue Boucher à Paris

Sources :

Guise, archives du Familistère : lettre de Benoit Malon à Godin, 28 mai 1886.
Le XIXe siècle, 20 août 1885, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75606982/f2 (consulté le 3 février 2020).
Mijoul (Frédéric), « Le Familistère de Guise », La Revue socialiste, n° 19, juillet 1886, p. 611-618, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58160358/f44 (consulté le 3 février 2020).
Le Rappel, 2 mars 1891, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7540779h/f3 (consulté le 2 février 1891).
Malon (Benoît), « Frédéric Mijoul », La Revue socialiste, n° 75, mars 1891, p. 342, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58141350/f345 (consulté le 3 février 2020).
Gay (Ernest), Nos Édiles, Paris, Nouvelle Revue française illustrée, 1895, p. 44, [en ligne], Gallica, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63755323/f84 (consulté le 2 février 2020).
« Mijoul Frédéric », Le Maitron. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, [en ligne], notice mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 8 mai 2019, URL : https://maitron.fr/spip.php?article35048 (consulté le 3 février 2020).