RÉTOUT, Ambroise (1845-1901)
Professeur français.
Rétout est professeur de sciences physiques et naturelles au collège de Mortain (Manche) puis, en 1885, au collège de Domfront (Orne). Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'oeuvre de Godin lorsqu'il correspond avec lui en 1881 pour proposer sa candidature à la direction des écoles du Familistère. Le 16 octobre 1881, Godin lui propose un poste d’enseignant, mais aussi de s’occuper du Devoir ou d’être son secrétaire. Ambroise Rétout semble désireux de participer à l’expérience familistérienne, mais ne donne pas de suite à ces propositions. Le 26 août 1885, il annonce à Godin sa prochaine venue au Familistère pour « examiner à loisir et sur place les résultats obtenus par l'association naturelle du Travail et du Capital » et « en particulier, me rendre un compte exact des méthodes d'enseignement ». Godin encourage Rétout à venir à Guise avant le 6 septembre suivant, jour de la fête de l'Enfance, « car vous savez que les derniers jours de l'année se ressentent toujours un peu de l'approche de la fête » (brouillon de la réponse de Godin sur la lettre de Rétout du 26 août 1885). Ce dernier suit la recommandation de Godin et visite le Familistère le 1er septembre 1885. Le 17 septembre suivant, il adresse ses remerciements à son hôte : « Pendant les quelques heures que j'ai passées au Familistère, j'ai vécu d'une espèce de vie supérieure, au milieu d'idées qui tourmentent sans cesse mon esprit et dont je ne puis m'entretenir avec personne ». Le journal du Familistère, Le Devoir, publie dans son numéro du 18 octobre 1885 une description des services de l'enfance du Familistère que Rétout a rédigée après sa visite et qu'il a adressé à Godin le 17 septembre 1885. Rétout est abonné au Devoir.
Visite le 1er septembre 1885 :
J'ai visité avec le plus vif intérêt l'établissement de | Monsieur Godin. Il y a là tous les éléments d'une solution | pacifique de la Question sociale. Saura-t-on le | comprendre à notre époque d'Egoïsme aveugle et | d'Ignorance éhontée ? | Mes félicitations en particulier à la population | enfantine depuis le bébé jusqu'à l'élève de l'enseignement | primaire supérieur. Tout ce petit monde, ce monde de | l'Avenir respire la santé, la force physique, intellectuelle | et morale. Honneur à eux et à leurs maîtres ! | Puisse Monsieur Godin trouver en France et ailleurs | beaucoup d'imitateurs. | A. Rétout. 1er 7bre 1885.
Sources :
Guise, Archives du Familistère de Guise : lettres d'Ambroise Rétout à Godin du 26 août 1885 et du 17 septembre 1885 ; Registre des abonnés au journal Le Devoir, p. 24 et 30.
Paris, Bibliothèque centrale du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance de Godin, FG 15 (22) : lettres de Godin à Ambroise Rétout des 10 octobre 1881, 16 octobre 1881, 20 octobre 1881 et 4 novembre 1881.
Le Devoir, t. 9, n° 371, 18 octobre 1885, p. 646, [en ligne], le Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?P1132.9/664/100/835/0/0 (consulté le 12 janvier 2020).
Letacq (A.-L.), « Nécrologie. Ambroise Rétout, professeur au collège de Domfront. L'abbé Diavet, curé de Réveillon », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, t. XXI, Alençon, 1920, p. 91-95, [en ligne], URL : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5457305m (consulté le 11 janvier 2020).