Avocat et homme politique français.

Eugène Delattre est le fils d'un négociant-fabricant en coton, maire de Ramburelles (Somme). Après des études de droit, Eugène Delattre est inscrit au barreau de Paris en 1852. Franc-maçon, libre-penseur et républicain, il participe à l'opposition radicale à l'Empire, en prenant notamment la défense des journaux L'Intransigeant et La Lanterne. Il se marie en 1862 à Rome avec Marie Thérèse Elvina Réaume, fille d'un lieutenant de cavalerie. Nommé préfet de la Mayenne en 1870, il est remplacé à ce poste au moment de la Commune de Paris, en mars 1871. Il quitte alors la Mayenne pour Bordeaux puis Paris. Conseiller municipal de Paris de 1874 à 1881, député du département de la Seine siégeant à l’extrême gauche de 1881 à 1889, il participe notamment à toutes les discussions relatives aux transports et communications. Veuf de Marie Thérèse Elvina Réaume, décédée en novembre 1883, Delattre se marie en secondes noces avec Clémentine Cécile Foulongne, veuve elle-même, le 20 août 1884. Le 29 septembre 1884, Godin écrit à Delattre qu'il attend sa visite, qu'il lui a réservé chez lui une chambre et qu'il espère lui remettre alors des documents utiles à un projet de loi sur l'hérédité de l'État et la réforme des impôts. Eugène Delattre se rend au Familistère de Guise le 12 octobre 1884 en compagnie de son épouse Clémentine Cécile Foulongne. Dans son édition du 19 octobre 1884, le journal du Familistère évoque la visite du député : « Une visite de M. Delattre, depuis longtemps projetée, a coïncidé avec l'arrivée des délégués des chambres syndicales . Le député de St-Denis, auquel ses occupations n'ont pas permis un long séjour parmi nous, s'est enquis auprès de M. Godin de divers renseignements théoriques à l'occasion de la préparation d'un projet de loi conforme aux intérêts des travailleurs. » Delattre apporte à Guise plusieurs ouvrages dont il est l'auteur, qu'il offre à la bibliothèque du Familistère, parmi lesquels : Canaux et chemins de fer (1861), Devoirs du suffrage universel, suivi du texte de la loi électorale (1863), Dure condition des employés de chemin de fer... (1881), ou Les quatorze péchés capitaux selon Jean-Paul (1881).