Clovis Hugues.
Photographie Atelier Nadar, 1884
(collection MAP / Arch. phot. / Fonds Nadar
© CMN, Paris).
HUGUES, Clovis (Ménerbes, Vaucluse, 1851 – Paris, 1907)
Poète, journaliste et député socialiste français.
Clovis Hugues naît dans une famille provençale très modeste. Après un passage au séminaire, le jeune républicain embrasse la carrière de journaliste. Il commence comme garçon de bureau au journal marseillais Le Peuple, dirigé en 1868 par le socialiste Gustave Naquet, avant d'en être un des rédacteurs. Clovis Hugues participe au mouvement insurrectionnel de Marseille au cours de l'été et de l'automne 1870 et à la Commune de Marseille de mars 1871, solidaire de la Commune de Paris. Il est condamné par un tribunal militaire à quatre ans de prison en septembre 1871. En 1877, il se marie civilement à Toulon avec Jeanne Royannez, fille d'un proscrit du 2 décembre 1851. En 1881, le journaliste, poète et franc-maçon, élu par le quartier populaire de la Belle-de-Mai à Marseille, devient le premier député socialiste de l'Assemblée nationale. Il s'impose comme le défenseur des classes populaires. Clovis Hugues visite le Familistère de Guise le 9 octobre 1884 en compagnie de Justin Canutis, et laisse dans le Livre des visiteurs et visiteuses quelques vers d'un célèbre poème, « Droit au bonheur », paru en 1875 dans ses Poèmes de prison. Dans son édition du 19 octobre 1884, le journal du Familistère Le Devoir note : « Une circonstance aussi heureuse que fortuite nous a procuré, il y a quelques jours, la visite de notre ami Clovis Hugues Tous les électeurs n'ont pas, comme , le bonheur d'avoir un représentant capable de si bien tenir sa place parmi les plus illustres de la grande capitale. Notre grand poète socialiste a écrit les vers suivants à côté de sa signature dans le livre des visiteurs. On ne pouvait rendre dans un langage plus élevé et plus juste la pensée fondamentale de notre institution. » En 1885, Clovis Hugues est réélu député à Marseille. En 1889, il tente sans succès de conquérir un siège à Lyon et choisit finalement Paris, où il est élu de 1893 à 1906. Il se réclame de Karl Marx et de Jules Guesde, déclare vouloir abolir le régime capitaliste, mais reste un socialiste indépendant des partis.
Visite le 9 octobre 1884 :
La nature, dans l'héritage | Qu'elle transmit au genre humain, | Nous accorda-t-elle en partage | Les seules ronces du chemin ? | Au soleil chacun a sa place ; | Le manteau d'un heureux qui passe | Offense notre nudité ; | Nous n'avons qu'une seule mère ; | Et faire l'aumône à son frère | C'est nier la fraternité ! | Clovis Hugues | 9 octobre 1884.
Sources :
Le Devoir, t. 8, n° 319, 19 octobre 1884, p. 665, [en ligne], le Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?P1132.8/667/100/837/0/0 (consulté le 11 novembre 2019).
Raymond (Justinien), « HUGUES Clovis [HUGUES Hubert, Clovis] », Le Maitron. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, [en ligne], version mise en ligne le 1er décembre 2010, dernière modification le 20 septembre 2019, URL : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article135942 (consulté le 11 novembre 2019).