Négociant français.

Pierre Géraud est le fils d'un lampiste de Toulouse. Il indique être un ancien négociant-exportateur dans le Livre des visiteurs et visiteuses du Familistère. Géraud est abonné au Devoir, le journal du Familistère. Il est domicilié à Paris, puis à Passy. Il visite le Familistère de Guise le 21 août 1884. Dans une lettre du 5 octobre 1885 Géraud confie à Godin qu'il est l'auteur d'un texte anonyme adressé au Devoir, et d'une lettre anonyme demandant que le journal en rende compte. Le Devoir déplore la méthode dans son édition du 4 octobre 1885. Géraud, qui se déclare « républicain socialiste, non seulement de la veille, mais même de l'avant-veille », justifie l'anonymat par son mauvais état de santé : « déjà l'an passé, quand j'eus l'honneur de vous rendre visite, à peine si je pouvais me traîner, et je ne pus visiter qu'incomplètement vos intéressants établissements je ne cherche pas l'éclat, mais au contraire le calme, la tranquillité, disposition amenée par mon état maladif. Est-ce à dire pour cela que je désire renoncer à me rendre utile au bien public si possible ? Certes non ! C'est pourquoi j'ai cherché à faire mon devoir humanitaire sous le couvert de l'incognito en répandant des idées qu'en ma conscience je crois valables ; j'ai fait distribuer par milliers mes imprimés dans les rues de Paris et j'en ai adressé à tous les journaux de Paris et des départements comme à vous-même. » Le 27 juillet 1886, Géraud écrit une nouvelle lettre à Godin à propos du Devoir (« Je ne saurais assez vous dire combien je sympathise à tout ce qui s'y trouve mentionné si judicieusement »), et il conseille au fondateur du Familistère de donner de la publicité à ses idées en envoyant des brochures aux conseils municipaux et aux journaux français et étrangers.