Auguste Fougerousse.

Photographie anonyme, sans date 
(Cédias - Musée Social).

FOUGEROUSSE, Auguste (Oullins, Rhône, 1838 – Maurepas, Yvelines, 1917)

Entrepreneur, économiste et coopérateur français.

Auguste Fougerousse dirige une entreprise de travaux publics à Paris. Catholique pratiquant, ce patron social est proche de l'école catholico-sociale de Le Play. Fougerousse se montre favorable à la participation des ouvriers aux bénéfices dans une étude publiée en 1880, Patrons et ouvriers de Paris. Réformes introduites dans l'organisation du travail par différents chefs d'entreprise. Il visite le Familistère de Guise le 29 janvier 1884 en compagnie de l'industriel Jules Lombart, qu'il conseille pour l'application d'un système de participation aux bénéfices des travailleurs de sa chocolaterie. Il publie un long article critique sur le Familistère dans Le Génie civil du 7 juin 1884, qui souligne le caractère « essentiellement aristocratique et anti-égalitaire » de l'Association, qualifie le Palais social de « caserne » et conclut que Godin a fait avec le Familistère une « excellente affaire personnelle ». Godin est fort mécontent de l'article du Génie civil : « Monsieur Fougerousse est venu visiter le Familistère avec un homme qui était en position de tenter la réalisation d'une semblable expérience et qui m'exprimait le désir de le faire. Or, M. Fougerousse est venu ici avec beaucoup de préventions. Je lui ai fait voir sur beaucoup de points combien il se trompait. Malgré cela, son article contient des insinuations absolument contraires à la vérité sur les rapports entre les personnes, et des incertitudes sur les dispositions matérielles du Familistère qu'il n'eût pas dû commettre s'il avait été observateur. Un tel article serait chose tout ordinaire si M. Fougerousse n'était pas venu au Familistère et surtout s'il n'avait pas pour objet de décourager un homme disposé à imiter la fondation dont il s'agit. » (Lettre à Amédée Simonin du 19 juin 1884) Autour de 1885, Fougerousse s'intéresse au mouvement coopératif et fonde à Paris une petite société de consommation, La Ménagère coopérative. En 1885, il devient secrétaire général de la Fédération des sociétés coopératives de consommation. À ce titre, ses relations avec Godin sont mauvaises. En conflit avec les tendances socialistes de l'Union coopérative, Fougerousse démissionne en 1889 et ne parvient pas à créer un nouveau mouvement.

Visite le 29 janvier 1884 :

A. Fougerousse.. 29 janvier 1884 | [signé] A. Fougerousse Paris

Sources :

Paris, Bibliothèque centrale de prêt du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance (FG 15) : lettre de Godin à Amédée Simonin, 19 juin 1884 ; lettre de Godin à Auguste Fougerousse, 1er février 1886.
Fougerousse (Auguste), Patrons et ouvriers de Paris. Réformes introduites dans l'organisation du travail par divers chefs d'industrie. Étude présentée au congrès des institutions de prévoyance en juillet 1878, Paris, A. Chaix et Cie, Guillaumin et Cie, 1880, [en ligne], Gallica, URL : ark:/12148/bpt6k5470640g (consulté le 14 octobre 2019).
Fougerousse (Auguste), « Études économiques : Association du capital et du travail. Les usines de Guise », Le Génie civil, t. V, n° 6, 7 juin 1884, p. 81-84, [en ligne], Gallica, URL : ark:/12148/bpt6k6466523d (consulté le 14 octobre 2019).
« Le Palais du travail », Le Devoir, t. 8, n° 301, 15 juin 1886, p. 373 [en ligne], le Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?P1132.8/375/100/837/0/0 (consulté le 14 octobre 2019).
Gans (Jacques) et Gaumont (Jean), « FOUGEROUSSE Auguste », Le Maitron. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, [en ligne], version mise en ligne le 30 mars 2010, URL : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article86961 (consultée le 14 octobre 2019).