Pasteur et journaliste français.

Le Livre des visiteurs et visiteuses du Familistère enregistre la visite en septembre 1880 de « Martin Dupont, rédacteur du Libéral de la Vendée à La Roche-sur-Yon ». Sous les noms de N. Martin-Dupont, Martin-Dupont ou des initiales M.-D., Philippe-Frédéric-Nathanaël Martin-Dupont signe en effet des articles dans ce journal républicain alors trihebdomadaire, du 11 septembre 1878 au 26 novembre 1880. Le journal annonce la publication en octobre 1880 d'un livre rédigé par son rédacteur, Les droits des femmes. Fantaisie-paradoxe. Il est très probable que ce visiteur soit le pasteur Nathanaël Martin-Dupont, qui exerce en 1860 son ministère sur l'île de Jersey, et fait alors la rencontre de Victor Hugo en exil surt l'île voisine de Guernesey. Martin-Dupont va ensuite, à partir de 1867 environ, seconder son père Paul-Ferdinand, également pasteur, à la direction de la colonie agricole pénitentiaire protestante pour enfants de Port-Sainte-Foy en Dordogne. En raison de son engagement républicain, Nathanaël est, en 1873, empêché de succéder à son père à la tête de la colonie. Il revient en tant que pasteur à Jersey, où sa première épouse meurt en 1878, avant de devenir journaliste. Il conserve des relations avec Victor Hugo, revenu en France en 1870. Une lettre de Juliette Drouet à son amant Victor Hugo, du 27 février 1879, indique que « Martin-Dupont rédacteur de L’Impartial de l’Aisne, Vervins » « a fait une conférence sur le Souvenir de la nuit du 4 qui a eu un succès d’enthousiasme et de larmes très poignant. » En 1904, Martin-Dupont publie Victor Hugo anecdotique, dans lequel il consigne notamment ses souvenirs de Jersey et Guernesey. Il se marie en seconde noces le 16 avril 1879 à Sains-Richaumont, près de Guise, avec Augustine-Elisabeth David. Il déclare à cette occasion être journaliste et résider à Vervins. C'est donc peut-être en voisin qu'il vient visiter le Familistère de Guise en septembre 1880. Nathanaël Martin-Dupont est par la suite inspecteur de l'Assistance publique.