MARCROFT, William (Middleton, Grand Manchester, 1822 – Failsworth, Grand Manchester, 1894)
Coopérateur anglais.
Fils illégitime d'une servante de ferme et d'un tisserand, William Marcroft commence à travailler à l'âge de six ans à ramasser du crottin sur les routes, puis dans une filature de coton et dans la construction mécanique à Heywod près de Manchester. Après la mort de sa mère en 1841, il suit les cours du soir du Heywood Mechanics Institute. William Marcroft se marie en 1844 avec Jane Smith, fille de brasseur. Le couple s'installe à Oldham, où William devient contremaître dans une grande entreprise de construction mécanique. Il soutient le mouvement chartiste et prend part aux organisations ouvrières. L' échec de leurs revendications l'incite à s'engager dans la coopération. Il participe en 1850 à la fondation de l'Oldham Industrial Cooperative Society. Au cours des années 1860, il est membre du conseil d'administration la North of England Wholesale Society, coopérative inspirée par celle des Équitables pionniers de Rochdale, fondée en 1844 à quelques kilomètres de là. Marcroft est surtout un promoteur des coopératives de production. Il participe à la fondation à Oldham d'une importante filature coopérative, Sun Mill Company, dont il est le directeur, presque sans discontinuer, de 1859 à 1877. Il visite le Familistère de Guise du 19 au 27 mai 1880 en compagnie de James Stansfield. Quelque temps plus tard, le 26 octobre 1880, William Marcroft écrit à Godin pour le remercier de son accueil, lui adresser un portrait photographique de lui-même avec sa famille, et l'inviter chez lui à Southport, au nord de Liverpool, pour visiter les sociétés coopératives et les usines de la région de Manchester. Après la mort de sa femme en 1882, William Marcroft abandonne son projet de village industriel coopératif et prend sa retraite mais reste une figure du mouvement coopératif anglais. Le 17 août 1884, la revue du Familistère Le Devoir publie une lettre de William Marcroft adressée au leader britannique de la coopération Edward Vansittart Neale, pour encourager les coopérateurs du Royaume-Uni à aller voir le Familistère : « Aux coopérateurs qui ont le temps et l'argent nécessaires pour faire le voyage, je dis : Allez ! Allez et vous tremblerez d'admiration en voyant le grand palais aux centaines de fenêtres ornées de rideaux de mousseline et par-dessus tout en voyant ces 1 400 personnes vivre en harmonie, chacune d'elles jouant sa partition dans le grand chœur : "Tous pour chacun, chacun pour tous", sous la direction du grand apôtre de l'affranchissement du peuple, le père social, M. Godin. »
Visite du 19 au 27 mai 1880 :
Marcroft William, un des chefs du mouve- | ment coopérateur en Angleterre. | 5 Union Street, Oldham, Lancashire | England - 19 au 27 mai 1880
Sources :
Guise, archives du Familistère de Guise : lettre de William Marcroft à Godin, 26 octobre 1880.
Paris, Bibliothèque centrale de prêt du Conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance (FG 15) : lettre de Godin à William Marcroft, 10 avril 1881.
Tyson (T. E.), « Marcroft, William (1822-1894) », dans Matthiew (Henry Colin Gray) et Harrisson (Brian) éd., Oxford Dictionary of National Biography, in Association with the British Academy, from the Earliest Times to the Year 2000, Oxford, New York, Oxford University Press, 2004, vol. 36, p. 615-616, [en ligne], Internet Archive, URL : https://archive.org/details/isbn_0198613865/page/614 (consulté le 1er septembre 2019).
« Excursion de coopérateur anglais à Guise », Le Devoir, t. 8, n° 310, 17 août 1884, [en ligne], Le Cnum, URL : http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?P1132.8/515/100/837/0/0 (consulté le 30 août 2019).